| GABION, subst. masc. A. − Domaine militaire.Grand panier sans fond bourré de sable ou de terre et qui sert de protection. Les gabions des guetteurs. Les talus des fortifications, exhaussés, hérissés de gabions, de caronades (A. Daudet, R. Helmont,1874, p. 6) : ... un de nos régiments de ligne arrivait au pas de course, et prenait position à notre droite derrière les tas de terre et les gabions bousculés.
Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 111. − P. compar. Il est des axiomes généraux qu'on met devant soi comme des gabions; placé derrière ces abris, on tiraille de là sur les intelligences qui marchent (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 255). − Région. Panier à anses servant au transport du fumier, de la terre (Rob., Lar. Lang. fr., Lexis 1975). − P. plaisant. ,,Gros homme mal habillé`` (Esn. Poilu 1919); p. ext. personne mal habillée. C'était Madame Voblat, un gabion de suif (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 17). B. − VÉN. Hutte installée sur le bord d'un marais pour la chasse au gibier d'eau. (Ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Quillet 1965, Lar. Lang. fr., Lexis 1975). REM. 1. Gabionner, verbe trans.Couvrir avec des gabions. Gabionner une batterie (Ac.1878).(Ds dict. gén. et Ac. 1835, 1878). 2. Gabionné, -ée, part. passé adj.Mal habillé. « Regardez-moi comme il est gabionné! » (Mulot, Notes arg. St-Cyr,1918-19). 3. Gabionneur, subst. masc.Chasseur de gibier d'eau. (Cf. La Chasse, Paris, Larousse, 1954, p. 227). Prononc. et Orth. : [gabjɔ
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1525 d'apr. Bl.-W.3-5]; 1543 fortif. (L'Aigle qui a faict la poule devant le Coq à Landreci ds Anc. poésies fr. t. IV, p. 62 : Gabions prend pour estre en seureté). Empr. à l'ital.gabbione, attesté comme terme de fortif. dep. début xvies. (Machiavel ds Batt.), dér., à l'aide du suff. augm. -one, de gabbia (cage*). Fréq. abs. littér. : 12. Bbg. Hope 1971, p. 195, 198. - Lenoble-Pinson (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, p. 272, 274. |