| GABIER, subst. masc. MAR. Matelot qui monte dans les hunes pour manœuvrer, visiter et entretenir les voiles, le gréement. Un vieux gabier de la marine royale; gabier de beaupré, de misaine. Le gabier chargé de prendre l'empointure du grand hunier tribord perdit l'équilibre (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 448).À bord, il était le gabier infatigable, toujours à l'ouvrage, toujours vigilant, toujours leste, toujours propre (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 43).− Mod. Matelot breveté dans la spécialité de la manœuvre, chargé du soin de la mâture, du gréement, des embarcations et des ancres. Les « gabiers » qui sont chargés de tout ce qui concerne la manœuvre du navire (M. Benoist, Pettier, Transp. mar.,1961, p. 157). Prononc. et Orth. : [gabje]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1678 (Guillet, III, 170). Dér. du m. fr. gabie « hune » (1480 ds Fr. mod. t. 26, 1958, p. 52), empr. à l'a. prov. gabia proprement « cage » (1remoitié xives. Elucidari ds Rayn.) et p. ext. « charpente à jour, lanterne d'un clocher » (1447, Petit Thalamus de Montpellier ds Levy (E.) Prov.) et terme de mar. (Mistral), du lat. class. cavea « cage »; cf. aussi l'a. ital. gabbia « hune » xiiies., le lat. médiév. gab(b)ia Gènes 1264, Pise 1269, et le dér. gabbiere xives. ds DEI. Fréq. abs. littér. : 64. Bbg. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 43, 203, 215. |