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FÉERIQUE, adj.
A.− [Correspond à féerie A] Qui a trait au monde des fées. Palais, monde féerique. Les traditions religieuses, féeriques et chevaleresques, subsistaient encore dans toute leur force et leur éclat (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr.,1828, p. 284).C'était la première fois que j'entendais ce beau drame musical et féerique (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Qui sait? 1890, p. 1188):
1. Puis, dans le milieu de la nuit, l'idée lui vint que tout cela pourrait bien être un enchantement, que sans doute c'était un don féerique et venait d'un autre monarque... Maurois, Disraëli,1927, p. 270.
Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Pour eux l'impossible n'existe plus, l'invraisemblable disparaît, le féerique devient constant et le surnaturel familier (Maupass., Contes et nouv., t. 2, MmeHermet, 1887, p. 1124).
B.− [Correspond à féerie B] Magnifique, merveilleux. Lumière, couleur, spectacle féerique. Dans le tohu-bohu féerique de ces mille flammes dansantes (Zola, Curée,1872, p. 450).On jouit de là d'un coup d'œil féerique (Proust, Swann,1913, p. 106).Paysage d'une beauté féerique, d'une beauté un peu trop féerique (Green, Journal,1935-39, p. 200):
2. Me suis rappelé l'offensive de la Somme, les tranchées de Maréaucourt, mes nuits d'août 16 : les étoiles filantes et les fusées des Anglais, se croisant, se mélangeant, dans un féerique feu d'artifice. Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 968.
[En parlant d'une pers.] Rare. Qui suscite la féerie. Rico se montre le seul artiste qui sache être un féerique décorateur dans de la vraie et sérieuse peinture (Goncourt, Journal,1889, p. 1057).
REM.
Féeriquement, adv.De manière féerique; comme dans une féerie. Un vaste salon, sorte de musée où étaient entassées, avec tous les trésors de la nature minérale, des œuvres de l'art, des merveilles de l'industrie, apparut aux yeux des colons, qui durent se croire féeriquement transportés dans le monde des rêves (Verne, Île myst.,1874, p. 563).L'automobile ne nous menait pas ainsi féeriquement dans une ville (Proust, Sodome,1922, p. 1005).
Prononc. et Orth. : [fe(e)ʀik]. Pt Rob. seul admet [feeʀik]. Cf. féerie. Le mot est admis ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1828 (Sainte-Beuve, loc. cit.). Dér. de féerie*; suff. -ique*. Fréq. abs. littér. : 186. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 129. − Duch. Beauté 1960, p. 106.