| FÉLICITATION, subst. fém. A.− Au sing. Action de féliciter quelqu'un pour un événement heureux de sa vie privée ou professionnelle, pour une qualité, un acte que l'on approuve; p. méton., écrit, geste, parole traduisant cette action. Lettre, télégramme de félicitation. « Toutes ces personnes seraient venues pour le voir, en visage de noce et de félicitation » (E. de Guérin, Lettres,1839, p. 302).Je me suis payé l'ironie d'envoyer des cartes de félicitation aux reçus de l'école (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p. 180).Permettez-moi de vous serrer la main et de vous offrir l'expression de mes sentiments de condoléance pour l'état de souffrance où je vous vois, et de félicitation pour l'acte que vous venez d'accomplir (Barrès, Colline insp.,1913, p. 332): 1. Je vous envoie, écrits à l'encre, des poèmes et des fêtes intérieures, ma cordiale félicitation : vous savez que votre bonheur est une joie intime pour moi. Mes vœux − les rêveurs sont parents des magiciens − Madame Wyse les portera au petit berceau enveloppé de mousseline...
Mallarmé, Corresp.,1868, p. 276. B.− P. méton., cour., au plur. 1. Formules généralement conventionnelles à l'aide desquelles on félicite quelqu'un, de vive voix ou par écrit, d'un événement heureux de sa vie privée ou professionnelle. Présenter des/ses félicitations. Synon. compliments, congratulations.Reçois toutes les félicitations pour l'héritage (Flaub., Corresp.,1851, p. 333).Noël Schoudler, lui envoyant des félicitations pour sa troisième étoile, lui parlait d'une affaire de produits pharmaceutiques (Druon, Gdes fam.,t. 1, 1948, p. 175): 2. Lili avait enfin accordé sa main à un polytechnicien, et d'après le rapport de Hans Miller, la maison était sens dessus dessous. « À la maison je sens que tout le monde est déjà complètement absorbé par les faire-part, les félicitations reçues, les cadeaux, la bague, le trousseau, la couleur des demoiselles d'honneur (je crois que je n'oublie rien); et ce grand remue-ménage de formalités ne me donne pas grande envie de rentrer... »
Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 303. − P. ext.. vx. Formules de politesse, paroles courtoises. Synon. civilités.Nos Siciliens, en conduisant les voyageurs dans leurs barques, leur adressent dans leur gracieux dialecte d'aimables félicitations (Staël, Corinne, t. 1, 1807, p. 126).Mille hommages de respectueux sentiments, vœux ardents et félicitations intimes à vos deux dames (Lamart., Corresp.,1830, p. 10). 2. Propos élogieux destinés à féliciter quelqu'un d'une qualité, d'un acte que l'on approuve. Synon. compliments, éloges, louanges.MeQuantin recevait des félicitations sur son beau morceau d'éloquence (Champfl., Bourgeois Molinch.,1855, p. 217).Cette fois, les hurrahs, les félicitations, les compliments accueillirent ces paroles de Paganel (Verne, Enf. cap. Grant,t. 1, 1868, p. 228).Le chef Gourbaut, qui a reçu poignées de mains, félicitations, compliments des plus grands dégustateurs et des premiers gourmets du vieux continent (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 236). − En partic. a) Au sing. ou au plur. Compliment(s) que l'on adresse à un artiste, un auteur sur son activité artistique, littéraire, sur son œuvre. Ta lettre est la 1refélicitation que j'ai reçue de « l'absolu »; tu as pris les devants sur tout le monde (Balzac, Corresp.,1834, p. 555).Je ne peux vous charger d'aucune félicitation pour l'auteur du troisième article (Bloy, Journal,1905, p. 265).Félicitations sur mon article du jour qu'il tient à la main et dont il développe l'idée (Barrès, Cahiers,t. 11, 1914-17, p. 156): 3. Passeur recevait froidement les félicitations et dit à brûle-pourpoint à un critique plus complimenteur que les autres : « Ravi que vous aimiez ma pièce, ce soir, car vous l'avez trouvée ignoble dans un journal de Bruxelles. »
Green, Journal,1931, p. 56. b) ENSEIGN. Mention honorifique décernée chaque trimestre dans l'enseignement secondaire aux meilleurs élèves de chaque classe : 4. Le tableau d'honneur est dressé par le chef d'établissement, en assemblée des professeurs. Les élèves qui se sont particulièrement distingués sont appelés devant le conseil de discipline pour recevoir ses félicitations ou ses encouragements.
Encyclop. éduc., 1960, p. 134. c) ART MILIT. Note élogieuse qu'une autorité militaire adresse personnellement à un soldat ou une unité, pour les féliciter d'un acte exceptionnel. Le lendemain, j'adressai à la 4earmée et à son chef mes remerciements et mes félicitations. Les troupes, malgré le mauvais temps persistant, s'étaient admirablement battues (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 61). − P. antiphrase, péj. Marthe. − Mes félicitations. On croirait tout à fait que vous êtes ivre (Claudel, Échange,1954, III, p. 776). Prononc. et Orth. : [felisitasjɔ
̃]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1623 fœlicitation « action de congratuler quelqu'un » (A. d'Aubigné, Lettre à M. de Grafferier ds
Œuvres, éd. E. Réaume et F. Caussade, t. 1, p. 240); 1687 compliment de félicitation (Th. Corneille, Rem. sur la lang. fr. de M. Vaugelas, t. 1, p. 359). Dér. du rad. de féliciter*; suff. -(a)tion*; ce terme est prob. d'orig. genevoise, A. d'Aubigné, loc. cit. Fréq. abs. littér. : 303. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 363, b) 523; xxes. a) 487, b) 404. |