| FÉDÉRALISME, subst. masc. A.− POLITIQUE 1. Système politique dans lequel un État fédéral partage les compétences constitutionnelles avec les États membres, souverains dans leurs propres domaines de compétence. Synon. système fédératif.L'on a nommé fédéralisme une association de gouvernements qui avaient conservé leur indépendance mutuelle, et ne tenaient ensemble que par des liens politiques extérieurs (Constant, Princ. pol.,1815, p. 101).Le génie démocratique du fédéralisme achéen s'était levé à son tour (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 53): 1. ... il y a ce que nous appelons le « fédéralisme par agrégation »; c'est une union dont l'alliance est le début. Cette union suppose un pacte plus ou moins égal; le fédéralisme ne se fait pas toujours sur un pied d'égalité; il y a très souvent au début du fédéralisme ce que l'on appelle l'influence de l'agent fédérateur...
Scelle, Fédéral. eur.,1952, p. 14. 2. En partic. a) Attitude politique réclamant, dans un régime fédéral, la plus grande autonomie des entités fédérées : 2. La répartition géographique des voix ressemble beaucoup à celle du 3 mars 1975 : il s'agissait alors de se prononcer sur l'article conjoncturel qui accordait à la Confédération des moyens accrus pour maîtriser les fluctuations économiques. Ici aussi, l'opposition était partie du canton de Vaud, sur le thème de la défense du fédéralisme.
24 Heures, Lausanne, 14 juin 1976, p. 3. b) HIST. Pendant la Révolution de 1789, projet de décentralisation de la France attribué aux Girondins, consistant à dissocier le pays en une série de petits États fédérés. Une invention calomnieuse, le crime de vouloir démembrer la France, le crime qu'on appelait très mal : fédéralisme (Michelet, Journal,1849, p. 69).À quoi les Jacobins répliquaient qu'en dressant les départements contre Paris, la Gironde se rendait coupable de « fédéralisme », qu'elle tendait à rompre l'unité de la République, qu'elle trahissait la nation (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 78). B.− P. anal. Système de regroupement organique d'associations économiques ou commerciales. Unions douanières et économiques, fédéralismes et confédérations, zones monétaires sont formés de parties inégales (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 291). Prononc. et Orth. : [fedeʀalism̥]. Ds Ac. 1878, 1932. Étymol. et Hist. [Av. 1755 Montesquieu d'apr. Lar. Lang. fr.]; 1789 (Robespierre d'apr. Bl.-W.4-5); 1792 (Robesp., Lett. à ses commett., II, 69 ds DG). Dér. de fédéral*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 31. Bbg. Darm. 1877, p. 211. − Vardar (B.). Struct. fondamentale du vocab. soc. et pol. en France, de 1815 à 1830. Istanbul, 1973, p. 240. |