| FUTILITÉ, subst. fém. A.− Caractère de ce qui est futile. Un des derniers hommes de notre temps qui ait compris qu'il fallait prendre la futilité au sérieux (Anouilh, Répét.,1950, I, p. 19). 1. [En parlant d'une chose] Futilité d'un motif. Il ne faudrait pas se hâter de conclure de la futilité du sujet débattu (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 4, 1859, p. 329).La futilité de toutes les discussions lui apparut en même temps que la solitude qu'elles avaient créée autour de lui (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 41).La futilité de cette chambre n'était qu'un trompe-l'œil (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 475). 2. [En parlant d'une pers.] Ces gens du monde sont d'une navrante futilité (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1891, p. 100).Au temps où je le voyais, je trouvais en lui des coins de futilité, de frivolité qui le diminuaient un peu (Maurois, Climats,1928, p. 240). B.− P. méton., en gén. au plur. Chose futile. Dire des futilités. Les femmes remontèrent dans leurs chambres, et des futilités les occupèrent (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Boule de suif,1880,p. 136),Ces futilités de la vie de bureau, je les note parce que je crois qu'un jour elles me paraîtront curieuses (Green, Journal,1942, p. 277). − En partic. Objet futile. Elle [madame de La Baudraye] étincelait de dentelles, et portait toutes les jolies futilités voulues par la mode (Balzac, Muse départ.,1844, p. 249).Le boudoir de grand'mère, encombré de coûteuses futilités (H. Bazin, Vipère,1948, p. 211): ... nous allions dans le passage Pommeraye acheter des stores de Chine, des sandales turques ou des paniers du Nil, afin d'examiner à l'aise et de toucher avec nos mains toutes les babioles venues d'au-delà des mers, dieux, chaussures, parasols et lanternes, futilités splendides en couleur qui font rêver à d'autres mondes, niaiseries sans usage qui pour nous sont des choses graves.
Flaub., Champs et grèves,1848, p. 195. REM. Fufu, subst. masc.,rare et fam. Petite futilité. Je suis moderne, moi, et tous ces petits fufus raffinés, avec ces reproductions d'estampes et de broderies japonaises, sont déjà si démodés! (Bourget, Tapin,Enf. morte, 1928, p. 61).On rencontre aussi la graphie futfut. Mademoiselle aime à faire toilette, voilà tout, et il lui faut du plus fin, du meilleur, des fufuts de bourgeoisie (Bourget, Monique,1902, p. 53). Prononc. et Orth. : [fytilite]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xvies. futileté (Delb., Rec. ds DG); 1672 futilité (Molière, Femmes savantes, III, 2). Empr. au lat. class. futilitas « frivolité, futilité ». Fréq. abs. littér. : 131. |