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* Dans l'article "FUGACE,, adj."
FUGACE, adj.
A.− Vx et littér. [Gén. en parlant d'un animal] Qui s'échappe, qui s'enfuit. La faim torve d'un loup fugace (Verlaine, Œuvres compl.,t. 1, Jadis, 1884, p. 205).
B.− Usuel
1. [En parlant d'un inanimé] Qui apparaît brièvement, dure très peu.
a) [Une chose concr.] Madame Brémond riait (...) de toutes les rides fugaces de son visage conservé par le plaisir (Miomandre, Écrit sur eau,1908, p. 126).
En partic.
BOT. [En parlant d'un organe] Caduc, qui tombe dès sa maturité. Cf. Carrière, Encyclop. hortic., 1862, p. 239.
MÉD. [En parlant d'un symptôme, d'un phénomène] Une polyarthrite subaiguë fébrile, fugace et mobile (Ravault, Vignon, Rhumatol.,1956, p. 549).
Couleur fugace. Couleur qui passe à l'air, au soleil. Cf. Hugues, Expr. comm., s.d.
b) [Une chose abstr., en partic. une sensation, un phénomène sensible] Senteurs fugaces de jasmins (Moréas, Cantill.,1886, p. 209).Une fusée lointaine fit briller d'un fugace éclair la haie des baïonnettes (Dorgelès, Croix bois,1919, p. 267):
1. Agnès éprouva un regret obscur et vif. Tout cela avait été si rapide, si fugace, que cela ressortit aussitôt de son attention. Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 96.
2. [En parlant d'une pers. et partic. des manifestations de sa psychol.] Changeant, instable. C'est que la jeunesse est ingrate naturellement, d'humeur fugace et passagère (Sainte-Beuve, Volupté,t. 1, 1834, p. 31).Comme c'est un homme fugace, il est reparti quarante-huit heures après (Flaub., Corresp.,1876, p. 350):
2. Le voilà enfin sous sa vraie lumière, l'être fugace! C'est la femme à la fois tendre et légère, qui vous trompe avec notre nom dans le cœur, parce qu'elle aime à plaire, parce qu'on lui parle un langage troublant, parce qu'elle est femme... Bourget, Nouv. Essais psychol.,1885, p. 54.
P. anal. Mémoire fugace. Mémoire infidèle, ,,qui laisse échapper`` (Ac. 1878-1932).
REM.
Fugacement, adv.De manière fugace. On voudrait que s'y imprimât moins fugacement le témoignage d'un amalgame et d'une hiérarchie (Arnoux, Roy. ombres,1954, p. 59).
Prononc. et Orth. : [fygas]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1726 « qui s'enfuit, s'échappe, ici en parlant d'animaux; d'où sauvage » bestes ... fugaces (Cout. du Boulenois ds Delb. Rec. ds DG); ,,vx`` ds Rob.; 2. 1772, 19 juill. « qui dure peu » petite et fugace plante (J.-J. Rousseau, Lettre à la Duchesse de Portland ds Bulletin de l'Institut national genevois, 1905, t. 36, p. 427); en partic. 1814 méd. (Nysten); 1834 fig. humeur fugace et passagère (Sainte-Beuve, Volupté, t. 1, p. 140). Empr. au lat. imp. fugax « disposé à fuir, fuyard » d'où « qui fuit, rapide »; le sens 1 est directement calqué sur le lat. bestiae, ferae fugaces « bêtes qui fuient par timidité, frayeur » (TTL s.v. 1474, 15-16). Fréq. abs. littér. : 98.
DÉR.
Fugacité, subst. fém.Caractère de ce qui est fugace. Fugacité d'une sensation, d'une impression. Comme le malheureux immortel doit sentir plus cruellement que nous la fugacité et l'inutilité des vies humaines! (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 119). [fygasite]. 1reattest. 1791 la fugacité de sa pensée (Volney, Ruines, p. 277); du rad. de fugace, suff. -ité*, le lat. des gl. fugacitas, glosé φ υ γ η ́ « fuite » et effugium « id. » (TLL s.v. 1473, 15 et 16). Fréq. abs. littér. : 20.