| * Dans l'article "FRUSQUES,, subst. fém. plur." FRUSQUES, subst. fém. plur. Pop. Vêtements, en partic. vêtements en mauvais état. Décamper avec ses frusques; un entassement de vieilles frusques; des frusques déchirées. Synon. fringues, hardes, nippes.Demain, va falloir (...) nettoyer ses frusques (...) rien qu'ma capote. (...) C'est pus une capote. C'est une doublure d'une manière de cuirasse (Barbusse, Feu,1916, p. 93).Permettez-moi de vous débarrasser de vos frusques (il [M. de Guermantes] trouvait à la fois bon enfant et comique de parler le langage du peuple) (Proust, Guermantes 2,1921, p. 416).[Avec un sens mélioratif] Et ça ne vous faisait pas gros cœur quand vous rencontriez dans le Quartier Latin un de vos Labadens bien nippé en belles frusques, avec des filles de luxe (Bourget, Actes suivent,1926, p. 11).REM. Frusquer, verbe,pop. Habiller, vêtir. a) En emploi pronom. réfl. Il se rasa, se frusqua (Arnoux, Paris,1939, p. 241).J'ai profité d'un moment d'inattention pour me frusquer en Espagnol et filer à l'anglaise (Morand, Flagell. Séville,1951, p. 279).b) Au part. passé [Fréq. dans un sens mélioratif] Elle est venue nous voir au passage, deux fois de suite, frusquée, superbe, comme une princesse et heureuse de tout (Céline, Mort à crédit,1936, p. 65).On les enviait aussi [les gendarmes] parce qu'ils étaient bien frusqués et que ces vaillants de l'arrière n'en foutaient pas une datte (Cendrars, Main coupée,1946, p. 261). Prononc. et Orth. : [fʀysk]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1790 sing. frusque subst. masc. « habit » (Le Rat du Châtelet, 14) [subst. masc. jusqu'en 1845 d'apr. Esn.]; 2. 1800 plur. frusques « vêtements » (P. Leclair, Hist. brig. et assass. Orgères, p. 134); 1867 fém. frusques boulinées (Delvau). Dér. régr. de frusquin*, le mot frusques a dû être influencé en genre et en nombre par hardes, nippes ou peut-être il est devenu fém. à cause de la finale en e (v. Dauzat Ling. fr., p. 38, 39). Fréq. abs. littér. : 41. Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 358. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 39. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 53, 281, 313. |