| FROID, FROIDE, adj. et subst. masc. I.− Adjectif A.− [Emplois en rapport avec une perception] 1. [Emplois en rapport avec une perception thermique] a) Qui a, où règne une température sensiblement inférieure à celle du corps humain. Anton. chaud.Le dernier croissant éclairait vaguement l'horizon au-dessus des arbres du parc. C'était l'heure froide qui précède le jour (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Avent. W. Schnaffs, 1883, p. 208).Un froid matin de novembre (Gracq, Argol,1938, p. 157): 1. Il ingurgite un café-crème au Petit Cardinal voisin.
− Il y a du soleil aujourd'hui, lui dit le patron.
− Oui mais le fond de l'air est froid, répliqua Jacques.
− Ça c'est vrai. Ce matin, brr, faisait frisquet.
Queneau, Loin Rueil,1944, p. 58. SYNT. Bain, temps, vent froid; froid comme le marbre; douche, eau, nuit, pluie, source froide; la saison froide (l'hiver). ♦ Loc. Il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid, il n'y a rien de trop chaud ni de trop froid pour lui (v. chaud I A 1). ♦ Chaud*-froid. − En partic. ♦ Vx. ,,Qui sert à corriger l'excès de la chaleur animale, ou (...) qui la détruit. Les quatre semences froides. Cette plante est froide`` (Ac. 1835, 1878). ♦ Chambre* froide. ♦ [En parlant d'une partie du globe] Où règne généralement une température (très) peu élevée en raison de l'éloignement de l'équateur ou de l'altitude. Pays froids; mers froides. Dans les climats froids le poil des animaux à belles fourrures pâlit et blanchit pendant l'hiver (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 138).Les froides régions polaires (Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 131): 2. Là où le cheval ne peut plus supporter les températures trop rigoureuses de l'extrême limite de la grande forêt boréale il est remplacé (...) par les rennes (régions froides des hautes latitudes) et par les yaks (régions froides des hautes altitudes).
Brunhes, Géogr. hum.,1942, p. 170. ♦ [En parlant d'un sol] Dont la température est généralement peu élevée en raison de sa nature, ce qui provoque une végétation tardive. Une terre froide, humide, tourbeuse, sombre, mais couverte d'un gazon court, vert comme l'émeraude (Gobineau, Pléiades,1874, p. 226).La (...) chaux, précieuse pour amender et réchauffer les terres froides, pour les « réparer » (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. vii). ♦ [En parlant du sang de certains animaux] Dont la température varie selon celle du milieu. Pendant les époques sèches ils [les escargots] se retirent dans les fossés (...). Sans doute y voisinent-ils avec d'autres sortes de bêtes à sang froid, crapauds, grenouilles (Ponge, Parti pris,1942, p. 30).Littér. [En parlant de certains animaux] Dont la température du sang varie selon celle du milieu. Froide couleuvre. Froid lézard des vieux murs dans les pierres tapi (Hugo, Rayons et ombres,1840, p. 1109).Ces marches ignobles et ces murs suintants qu'on dirait hantés de larves visqueuses et de froids crapauds (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 287). b) Qui a été ou qui devrait être chaud. Moteur, radiateur froid; cendres froides; remugle de cigare froid. Si nous attendons encore, le dîner sera froid (Ac.).Deux machines étaient déjà là, froides, endormies (Zola, Bête hum.,1890, p. 131).À quatre heures (...) je me lève pour voir si elle n'était pas découverte. Je trouve son lit froid et personne dedans (Anouilh, Antig.,1946, p. 139): 3. ... Sandrine (...) pense, à d'humbles et redoutables choses, à la maie qui est vide, au fourneau qui est froid, aux drôles qui vont rentrer de l'école.
Genevoix, Raboliot,1925, p. 226. ♦ Loc. adj. ou adv. À froid. Sans intervention de la chaleur. Ciseau* à froid. Teindre à froid. Imprimer à froid (Ac. 1932). Une infusion à froid d'amandes douces ne contient d'abord pas de sucre et 2 ou 3 jours après elle en contient beaucoup (C. Bernard, Notes,1860, p. 158).Inventer un émail à froid ou un enduit pour les murs (Alain, Propos,1934, p. 1240): 4. ... un garçon ferrait à froid les chevaux de demain, prenant dans un tas de vieux fers rouillés, retirés aux chevaux tués de la dernière course : ainsi les fers resservaient indéfiniment.
Montherl., Bestiaires,1926, p. 519. En partic. Quand un moteur n'est plus chaud. Démarrage à froid. V. départ1A ex. de Chapelein, Techn. automob., 1956, p. 263.− En partic. ♦ Loc. proverbiale, vieillie. ,,La cuisine de cette maison est bien froide; il n'y a rien de si froid, de plus froid que l'âtre de cette maison, se dit d'une maison où l'on ne fait qu'un très petit ordinaire, qu'une fort mauvaise cuisine`` (Ac. 1835, 1878). ♦ [En parlant d'un aliment] Qui a été cuit et qui a refroidi. Cf. chaud-froid.Poulet, veau froid; viandes froides; lait, thé froid. Le bœuf froid aux carottes fit son apparition, couché (...) sur d'énormes cristaux de gelée (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 458): 5. On déjeunait, on dînait au revers des fossés ombreux (...) dévorant à belles dents (...) les œufs durs, le jambon froid apportés de chez soi...
Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 87. [En parlant d'un repas] Composé de tels aliments. Déjeuner, dîner froid. Les agents de liaison partirent pour reconnaître les emplacements. On leur donna un repas froid et un bidon de vin (Giono, Gd troupeau,1931, p. 194).Un buffet froid avec pâtés, puddings et l'inévitable agneau à la sauce menthe (Morand, Londres,1933, p. 200).Manger froid. Déjeuner, dîner de tels aliments. Vous, Arthur, donnez-moi de la moutarde et aussi des cornichons. Si je mange froid, du moins, qu'on me donne des cornichons (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 136).Loc. métaph. La vengeance est un plat qui se mange froid. Dans son modeste appartement, Delahaye comprit qu'il le tenait, le bon plat de vengeance qui se mange froid (Barrès, Leurs fig.,1901, p. 111).La vengeance se mange froide, le vieux traître (...) fut exécuté sur les marches du calvaire, à Kerléano (La Varende, Cadoudal,1952, p. 245).♦ [En parlant du corps humain ou de l'une de ses parties] Qui est à une température anormalement basse, due en particulier à l'agonie, à la mort. Cadavre froid; avoir les mains froides, les pieds froids. Yeux clos, extrémités déjà froides, le Chaamba râlait entre les bras de Morhange (Benoit, Atlant.,1919, p. 104).C'est embêtant d'être mort On est tout froid (Prévert, Paroles,1946, p. 58).Loc. Avoir les mains froides et le cœur chaud*. Froides mains, chaudes* amours. Sueur(s) froide(s). Sueur(s) donnant l'impression d'être à une température sensiblement inférieure à celle du corps, due(s) à une forte émotion, à une maladie. Avoir des sueurs froides. Une sueur froide glaça le front du jeune homme et fit claquer ses dents. Qui donc était mort dans cette maison (...)? (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 191).Vertiges violents; sueurs froides et nausées. Bientôt après, crise de vomissements (Gide, Retour Tchad,1928, p. 891).Rare. Suer froid. Avoir des sueurs froides. V'là ç'te pauv' Nioule qui s'en allait... Licher son doigt dans la cour!... J'en sue froid, rien qu'en y songeant (Martin du G., Gonfle,1928, II, 4, p. 1202).À l'œuvre! Ne tremble pas d'avance et ne sue pas froid. Puis vous l'enlèverez [le cadavre] pendant que je ferme au secret les trois portes (Arnoux, Rêv. policier amat.,1945, p. 49). ♦ MÉD. [En parlant d'un abcès] Qui n'est pas inflammatoire. Il se forme un abcès froid local, dont l'évacuation spontanée ou provoquée guérit aisément par sclérose (A. Calmette, Infection bacill. et tubercul.,1920, p. 167).L'abcès froid se présente sous l'aspect sous la peau d'une tumeur dure, froide, insensible (Garcin, Guide vétér.,1944, p. 24).Vx. Humeurs froides. Écrouelles, scrofules. L'abbé Tourte (...) avait la figure abimée d'humeurs froides (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 149).MlleCécile (...) une enfant impossible à marier parce qu'elle a des humeurs froides (Zola, Ventre Paris,1873, p. 857).Opérer à froid. Opérer sans état inflammatoire. (Dict. xixeet xxes.). c) Qui ne chauffe pas, qui ne tient pas chaud. − [En parlant du soleil] L'hiver, avec son brillant soleil froid (Lamart., Confid.,1849, p. 94).Les palombes descendent du Nord sur le Midi (...) chassées par les gelées, ayant hâte de quitter ces pays où le soleil plus froid se couche plus vite (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 23). − [En parlant d'un vêtement, d'un tissu] Cet habit, ce manteau est froid (Ac.). Les gants, froids et souples, qu'on nommait autrefois gants de Saxe (Colette, Pays. et portr.,1954, p. 124): 6. Ces monstres disloqués furent jadis des femmes (...) Sous des jupons troués et sous de froids tissus Ils rampent, flagellés par les bises iniques...
Baudel., Fl. du Mal,1857-61, p. 156. 2. [Emplois en rapport avec d'autres perceptions; avec le plus souvent les connotations attachées à l'accept. A 1 b] Qui produit une impression désagréable analogue à celle que produit le froid. a) [sur l'odorat] Des odeurs écœurantes, froides et viles, montaient des tas de balayures et des ruisseaux (Larbaud, Enfantines,1918, p. 152).Le vent superpose, à l'odeur du tabac blond, l'odeur amère et froide des petites noix véreuses qui choient sur le gazon (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 75): 7. ... une odeur compacte de mousses moisies et de ferraille pourrie sautait au visage comme un jet de ces casemates débouchées après des siècles; une odeur froide et sans levain qui soulevait le cœur, corsée par des siècles de pourriture vénéneuse.
Gracq, Syrtes,1951, p. 299. b) [sur l'ouïe] Et il y avait, après deux accords brutaux et tranchants assénés et froids, un temps de silence (Arnoux, Rossignol napol.,1937, p. 240).Marino ouvrait les portes une à une sans mot dire, fourrageant les serrures rouillées dans un grand cliquetis froid de métal (Gracq, Syrtes,1951, p. 299). c) [sur la vue] Son architecture [d'une abbaye en ruines] vivante d'arbustes qui s'enracinent dans le ciment, (...) est supérieure à la froide symétrie des pierres et à la décoration morte des monuments du ciseau des hommes (Lamart., Raphaël,1849, p. 157): 8. Les durs alignements à l'équerre des tombes sans fleurs, la nudité froide des allées sans arbres, l'entretien méticuleux et pauvre de cette nécropole réglementaire mettaient sur ces fosses perdues un surcroît de tristesse morne et revêche que n'ont pas les tombes isolées du désert.
Gracq, Syrtes,1951p. 69. − Spéc. [En parlant d'une lumière, d'une couleur (comme p. ex. le vert, le bleu, le violet, le gris)] Qui manque de chaleur. (Cf. chaleur B 1 spéc.).Éclat froid; froide lumière électrique. Un coloris froid et monotone (Ac.).Un grêle jeune homme de trente ans (...) aux yeux d'un bleu froid d'acier (Huysmans, À rebours,1884, p. 2).Ici, la lumière est plus intense il me semble [qu'à Barbazac], et pourtant les teintes sont plus froides comme si la lumière absorbait les couleurs (Chardonne, Dest. sent.,III, 1936, p. 145).P. méton. [En parlant d'un peintre] Dont le coloris des tableaux manque de chaleur. Les yeux bleus ou les yeux bruns font les peintres coloristes ou froids (Goncourt, Journal,1859, p. 631). B.− Au fig. [Emplois en rapport avec la psychol.] 1. Qui n'accorde pas d'attention, d'intérêt à quelque chose; qui manque de sensibilité. Cela me laisse froid. Synon. indifférent.Quel bonheur (...) de n'être froide à rien, de trouver sa vie attachée à une promenade où l'on verra dans la foule un œil scintillant qui fait pâlir le soleil (Balzac, Fille Ève,1839, p. 82).Elle [la musique de Tchaïkovsky] a des langueurs qui troubleraient un instant les auditeurs les plus froids (Green, Journal,1955-58, p. 3): 9. ... elle me fait passer par la cuisine, par la salle à manger, par le salon, pour me bien faire admirer son chez soi... Pauvre fille! (...) J'étais assez froid devant les rideaux, les tentures, les damas : il y en a de plus riches dans les tableaux de Véronèse!
Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 295. ♦ Emploi subst. masc., vx. Faire le froid (Ac.1835, 1878). ♦ Cela ne fait ni chaud* ni froid à qqn. − Spécialement ♦ [Le plus souvent en parlant d'une femme] Peu porté aux plaisirs de l'amour (cf. frigide B).Une femme froide dont les convulsions sollicitent puis tentent de remplacer l'orgasme (Sartre, Mots,1964, p. 172): 10. − Tu ne sais pas ce que c'est que la volupté (...). Tu es froid (...). Tu n'as jamais su ce que c'était que la lutte contre l'instinct sexuel, tu pouvais dorloter ton âme et te croire saint, parce que ton corps ne se révoltait jamais.
Green, Chaque homme,1960, p. 156. [En parlant d'une manifestation amoureuse] Qui est le fait d'une telle personne. Froide étreinte. Jamais Laurent n'avait connu une pareille femme. Il resta surpris, mal à l'aise. D'ordinaire, ses maîtresses ne le recevaient pas avec une telle fougue; il était accoutumé à des baisers froids et indifférents, à des amours lasses et rassasiées (Zola, T. Raquin,1867, p. 37).♦ ,,Cheval froid. Cheval qui ne s'anime pas. Ce cheval a l'épaule froide. Se dit d'un cheval attelé qui est lent à tirer. Taureau froid. Qui manque d'action dans l'arène, dans le combat`` (Ac. 1932). − P. ext. Qui manque totalement de sensibilité, d'humanité. Une froide barbarie. De froides atrocités (Ac.). Les dispositions de bataille se concertaient avec la plus froide et la plus inhumaine circonspection (Arnoux, Algorithme,1948, p. 291).Le mensonge, le froid calcul, l'insensibilité du cœur vous épient de leurs cachettes (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 243): 11. ... pour ceux [des prisonniers] qui eurent à subir l'internement dans les asiles germaniques, ils furent pour la plupart supprimés avec une cruauté froide.
Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 250. 2. Qui garde ou retrouve son calme, qui contrôle ses sentiments ou ses émotions, qui est capable de violence mais ne la manifeste pas (v. pisse-froid). Rester froid devant le danger. Je l'ai trouvé bien froid là-dessus (Ac.).Schneider est trop ému pour parler; Brunet se sent froid et calme : la colère des autres, ça le calme toujours (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 265).Nous aurions besoin non de polémistes, mais de têtes froides, capables d'établir un diagnostic, grâce à une analyse politique objective (Mauriac, Bloc-notes,1958, p. 260): 12. Le dominateur froid et égoïste, insensible au danger, rigide dans le devoir et dans l'honneur, donne de rudes figures de soldats, de fonctionnaires et de paysans têtus.
Mounier, Traité caract.,1946, p. 368. ♦ Loc. adj. ou adv. À froid. Avec calme, impassibilité; sans ardeur ni passion. Le mensonge mondain, mensonge de convenance, de politesse, sourires forcés, louanges à froid, hypocrisies de toutes sortes (A. Daudet, Crit. dram.,1897, p. 161).Les uns [des schizoïdes], comme Metternich, sont des calculateurs à froid, sans scrupules. D'autres, quoiqu'insensibles, comme Voltaire ou Érasme, sont plus souples (Mounier, Traité caract.,1946p. 370).V. bah ex. 3 : 13. La théorie certes est utile. Mais sans chaleur de cœur et sans amour elle meurtrit ceux-là mêmes qu'elle prétend sauver. Défions-nous de ceux qui veulent appliquer à froid le marxisme...
Gide, Feuillets,1937, p. 1290. − P. méton. ♦ [En parlant du siège de l'activité humaine ou de ce qui la manifeste] Qui appartient à une telle personne (cf. sang-froid). Avoir le cœur froid; garder la tête froide; regarder qqc. d'un œil froid. Ce n'est rien de tuer par surprise, par élan. Tuer, la tête froide et la main chaude, exige une autre poigne (Cocteau, Aigle,1946, I, 6, p. 337): 14. L'aspect extérieur du spasmophile est sérieux et contracté, avec (...) une tournure raide, un caractère froid et calme mais exposé à des crises d'excitation et de dépression...
Mounier, Traité caract.,1946p. 285. ♦ [En parlant d'une manifestation de l'activité humaine] Qui est le fait d'une telle personne. Analyse froide. Je l'ai supportée [une heure d'injustice ou d'égarement], non pas avec un froid stoïcisme, mais avec des larmes de douleur et d'enthousiasme (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 474): 15. Il est bien vrai que si notre âme se purge de toute fausseté, et qu'elle se prive de toute addition frauduleuse à ce qui est, notre existence est menacée sur-le-champ, par cette considération froide, exacte, raisonnable et modérée de la vie humaine telle qu'elle est.
Valéry, Eupalinos,1923, p. 35. ♦ [En parlant d'un violent mécontentement, d'un état émotif violent] Qui est parfaitement maîtrisé. Rage froide. Justin Weill haussait les épaules avec une froide fureur : − Et l'argent? Vous ne pensez jamais à l'argent (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 164).Une excitation froide de joueur (Gracq, Syrtes,1951, p. 130).Mortimer entra dans une froide et féroce colère contre le gouverneur (Druon, Lis et lion,1960, p. 186). ♦ Guerre froide. Hostilité entre deux ou plusieurs États n'entraînant pas d'opérations militaires. Il y a des émeutes qui sont des batailles. La guerre froide, effort pour affaiblir un pays par une conspiration secrète et permanente, est encore une guerre (Maurois, Dialog. commandement,1924, p. xx): 16. Le grand public (...) suit avec angoisse l'alternance des orages et des éclaircies de la guerre froide et avec scepticisme le manège des négociations du désarmement avec sa succession d'échecs.
Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 174. 3. Qui marque de la réserve, de la distance, voire de l'hostilité; qui manque de chaleur humaine. Se montrer froid envers, à l'égard de qqn. Comment être volontairement froid et offensant envers cette pauvre jeune fille qui se perd pour moi? (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 430).Elle paraissait froide parce qu'elle poussait les scrupules jusqu'à ne se lier avec personne, craignant ce qu'elle appelait des toquades (Cocteau, Gd écart,1923, p. 29): 17. Ce qu'il y avait d'étonnant chez cet homme d'ordinaire assez froid d'apparence, réservé et taciturne, d'un feu violent mais intérieur, c'était son bavardage impénitent.
Arnoux, Roi,1956, p. 225. ♦ N'être ni chaud* ni froid. ♦ Battre* froid. − P. méton. Qui manifeste de la réserve, de la distance, voire de l'hostilité; qui manque de chaleur humaine. ♦ [En parlant du visage] Elle avait un visage froid et sévère : − Monsieur, dit-elle, je vous prie de ne pas m'accompagner, de ne pas me suivre (Maupass., Bel-Ami,1885, p. 282).Loc. Faire froide mine à qqn. Voyons, mon enfant... Pourquoi leur fais-tu froide mine? (Augier, Pierre de touche,1854, p. 89). ♦ [En parlant d'une manifestation de l'activité humaine, d'un attribut d'une pers.] Abord, accueil, silence froid; apparence, attitude, politesse froide; manières froides. Après mon départ, dîner froid, contraint, gêné au possible (Goncourt, Journal,1894, p. 645).Il n'y a dans son regard qu'une attention froide, dépourvue de tendresse (Sartre, Jeux sont faits,1947, p. 8): 18. ... il a disparu, nous laissant un billet froid et laconique où il nous annonce que des évènements imprévus l'obligent à partir à l'instant même...
Hugo, Corresp.,1822, p. 343. 19. Si notre langage était toujours exact, la vie de l'esprit serait véritablement froide et morose. Que deviendrait-on si des mots comme nature, amour, vérité, univers, raison, beauté, intelligence (...) n'existaient pas?
Valéry, Entret. avec F. Lefèvre,1926, p. 116. En partic. [En parlant d'une œuvre d'art ou d'un artiste considéré du point de vue de son œuvre] Qui n'émeut pas, qui manque de vie ou d'éclat. Orateur, style froid. Mais que les mots sont froids pour peindre les émotions! (Delacroix, Journal,1823, p. 31).Adrien Van der Werf, par sa peinture froide et polie, (...) témoigne que les Hollandais ont oublié leurs goûts natifs (Taine, Philos. art,t. 2, 1865, p. 81).À une froide et sèche poésie à prétentions scientifiques et philosophiques succéda soudain une admirable poésie d'inspiration profondément humaine (Larbaud, Vice impuni,p. 240):20. Relu avec délices Hero and Leander de Marlowe. Cette sensualité élisabéthaine est la seule qui m'ait jamais paru authentique. Les écrivains d'aujourd'hui sont froids et assez plats en comparaison.
Green, Journal,1950-54, p. 54. II.− Subst. masc.; gén. au sing. A.− [Emplois en rapport avec une perception thermique] .
1. Température sensiblement (ou très) inférieure à celle du corps humain. Le froid de la glace, du marbre. Anton. chaleur, chaud.Le silence sinistre de ces bureaux inoccupés (...) catacombes administratives qu'emplit tantôt un froid de glace, tantôt une chaleur d'étuve (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 1ertabl., II, p. 29).V. ananas ex. 5 et constitutionnel ex. 1 : 21. L'acide carbonique (...) avait (...) déterminé, en retournant à l'état gazeux, un effroyable abaissement de la température ambiante (...). Herr Schultze (...) s'était instantanément momifié au milieu d'un froid de cent degrés au-dessous de zéro.
Verne, 500 millions,1897, p. 239. ♦ Souffler le chaud* et le froid. ♦ [Déterminant de degré] De froid. Synon. rare et vieilli de au-dessous de zéro.Je suis ici (...) avec 13 degrés de froid et un demi-pied de neige (Lamart., Corresp.,1831, p. 107).Sans capote, par 8 degrés de froid, ils marchaient dans la neige avec de mauvais souliers (France, Vie littér.,1890, p. 183). 2. En partic. a) Température très sensiblement inférieure à celle du corps humain, destinée à conserver des denrées périssables. Froid industriel; industries du froid. La chambre syndicale des importateurs d'appareils à produire du froid (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 200).C'est pour le transport des viandes d'Amérique du Sud que le froid a reçu pour la première fois une application maritime (Le Masson, Mar.,1951, p. 72): 22. C'est à un ingénieur français, Charles Tellier (...) justement surnommé le « père du froid », que nous devons l'emploi du froid artificiel pour la conservation des aliments.
Brunerie, Industr. alim.,1949, p. 92. b) Au sing. ou au plur. Température de l'atmosphère, de l'air ambiant, sensiblement (ou très) inférieure à celle du corps humain; moment où règne une telle température. Combien d'arbres (...) des pays chauds, plantés dans nos jardins, n'ont pas succombé à des froids de 18 à 20 degrés...! (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 100).Une journée pluvieuse a succédé aux froids de Noël (Amiel, Journal,1866, p. 550).Le froid de cinq heures, le froid qui précède l'aube (Malraux, Espoir,1937, p. 813): 23. Tout pelotonné sur le toit
Que l'atmosphère mouille et plombe,
Le pigeon transi par le froid
Grelotte auprès de sa colombe...
Rollinat, Névroses,1883, p. 244. SYNT. (Il fait) un froid glacial, humide, intense, mortel, pluvieux, rigoureux, sec, terrible, vif; les grands, les premiers froids; le froid du matin, de la nuit; coup, vague de froid; pôle du froid; craindre, redouter le froid; être transi, grelotter, mourir, trembler de froid; se mettre à l'abri, souffrir du froid; un chaud-et-froid. ♦ Fam. (Il fait) un froid noir, de canard, de chien, de loup, du diable. (Il fait) un froid très intense. ♦ Loc. impers. Il fait froid. Il faisait froid, le brouillard gras des nuits d'hiver leur glaçait la peau (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 171). 3. P. méton. a) Sensation d'une température sensiblement inférieure à celle du corps humain.
α) [Due à une température ambiante très basse] Il se remit à battre le trottoir (...). Il souffrait du froid aux pieds (Flaub., Éduc. sent.,t. 2, 1869, p. 98).La mince couverture a glissé par terre, elle sent de nouveau ce froid dans les os qui délie sa volonté (Bernanos, Mouchette,1937, p. 1300): 24. Une légère fraîcheur s'était déjà manifestée au bout de mes doigts; bientôt elle se transforma en un froid très-vif, comme si j'avais les deux mains plongées dans un seau d'eau glacée.
Baudel., Paradis artif.,1860, p. 362. ♦ Avoir froid. Éprouver une telle sensation. Avoir froid aux oreilles, aux mains, aux pieds. Je vous écris au moment de partir pour la campagne, sans feu, et j'ai froid aux doigts (Mallarmé, Corresp.,1878, p. 182): 25. Je me suis plongé dans ma baignoire. L'eau tiède chassait le froid de mes os, je ne puis dire cela autrement : j'avais froid jusque dans les os.
Green, Journal,1945, p. 258. Au fig., fam. Ne pas avoir froid aux yeux*.
β) Vieilli, Littér. [Due à une baisse de la température vitale, à la mort] Le froid d'un cadavre. Le froid des ans, des années, de la vieillesse (Ac.1835, 1878).Il prit la main du cadavre et le froid de la mort apaisa son délire (Sand, Lélia,1833, p. 312). ♦ P. exagér. Le froid de la mort est au fond de son cœur rebuté : il semble qu'il finisse dans les ténèbres du néant (Senancour, Obermann,t. 2, 1840, p. 159).
γ) [Due à une vive émotion, le plus souvent la peur, surtout dans l'expr. froid dans le dos] Au sing. ou au plur. Faire courir un froid dans le dos. Il me possédait le mauvais sort (...)! J'en avais tellement l'horreur que j'en grelottais constamment (...) en dépit de la chaleur d'étuve il me passait des froids dans les côtes (Céline, Mort à crédit,1936, p. 373).Elle jetait autour d'elle un regard ébloui. Jamais elle n'avait éprouvé en même temps cette chaleur du visage et ce froid dans la poitrine (Duhamel, Suzanne,1941, p. 276).V. brûlure ex. 5 : 26. Lorsqu'il entra dans sa chambre, bien qu'il fît une chaleur épouvantable, Rodolphe crut sentir un manteau glacé descendre sur ses épaules. C'était le froid de la solitude, de la terrible solitude de la nuit que rien ne vient troubler.
Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 164. − [Sans art.] ♦ Donner, faire froid (à qqn). Causer une telle sensation (à quelqu'un). Donner froid dans le dos. Une cheminée en pierre de liais cannelée dont le seul aspect donnait froid (Balzac, E. Grandet,1834, p. 75).Le calme du gros homme lui faisait froid dans le dos (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 62). ♦ Avoir, se sentir froid. Éprouver une telle sensation. La confession! (...) Il allait pourtant falloir y recourir! Et il se sentit froid dans le dos (Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 27).Ce silence traître des bois (...). Mais Gaspard serrait à plein poing son bâton (...) et il ne se sentait pas froid au cœur (Pourrat, Gaspard,1922, p. 234): 27. En entendant ce mot, d'Arthez se trouva comme un homme égaré par une nuit noire dans les Alpes, et qui, aux premières heures du matin, aperçoit qu'il enjambe un précipice sans fond (...) il avait froid dans le dos.
Balzac, Secrets Cadignan,1839, p. 347. P. métaph. La vraie religion est en minorité dans ce triste pays [l'Amérique] d'argent et d'intérêts où l'âme a froid (Balzac, Curé vill.,1839, p. 251).b) Vieilli. Malaise, maladie due à une température ambiante sensiblement inférieure à celle du corps humain (v. chaud et froid). Synon. mod. refroidissement.J'étais souffrant depuis plus d'une semaine. Dimanche, j'ai pris un froid aux oreilles qui m'a donné des douleurs dont je souffre encore (Delacroix, Journal,1853, p. 78).Ayant été malade (...) grâce au froid gagné l'autre jour, il m'a été impossible de finir Le Monde occulte (Villiers de L'I.-A., Corresp.,1888, p. 233): 28. Nous décidâmes le malade à ne pas sortir de sa chambre le lendemain, attribuant le froid qu'il avait eu à quelque fraîcheur du salon.
E. de Guérin, Journal,1840, p. 346. ♦ [Sans art.] Mod. Attraper (fam.), prendre froid. Se refroidir. Prendre chaud* et froid. La femme de cette canaille d'Augustin est fort malade ayant pris froid au bal du ministère de la guerre (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 370).− T'as attrapé froid alors?... Mais c'est la grippe qui te travaille! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 685). B.− Au fig. [Emplois en rapport avec la psychol.] 1. Manque de chaleur humaine, de sensibilité. Le froid des souvenirs. Pendant long-temps les travaux écrasants par lesquels il prépara le terrain solide de ses glorieux ouvrages et le froid de la misère furent un merveilleux préservatif (Balzac, Secrets Cadignan,1839, p. 319).Le froid méthodique de sa vie de travail avait jeté son ombre sur cet idéal inconscient que chacun apporte ici-bas dès l'enfance (Estaunié, Simple,1891, p. 70): 29. Et comme le grand espace du préau, des classes, sent la cage! Un froid d'insensibilité s'émanait des murs, du mobilier, j'étais égarée, seule, dans un endroit non affectueux, non disposé pour contenir et dégager de la tiédeur cordiale.
Frapié, Maternelle,1904, p. 209. − En partic. [Le compl. du nom désigne une œuvre d'art] Vu le Christ ressuscitant, du Carrache. Le terne et le froid de cette peinture m'ont fait voir ce que ce sujet a de beau (Delacroix, Journal,1849, p. 294).Pourtant elle [l'Ode de Malherbe] n'échappe pas au froid du genre, aux images d'emprunt, à l'enthousiasme de commande qui vient traverser l'enthousiasme naturel (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 13, 1859, p. 379). 2. Vieilli, souvent péj. Calme, impassibilité de ses sentiments, de ses émotions. Ce qu'on remarquera dès l'abord (...) c'est, au beau milieu de l'expression du plus grand enthousiasme (...) le sentiment d'un très grand calme, qui va souvent jusqu'au froid (Verlaine,
Œuvres posth.,t. 2, Charles Baudelaire, 1865, p. 23).Tu sais allier l'enthousiasme et le froid intérieur, observateur d'une humeur concentrée (Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 286). 3. a) Vieilli. Réserve, distance, et parfois hostilité. Cet homme est d'un froid qui glace tout le monde. Il lui répondit avec son froid ordinaire (Ac.1835, 1878).MM. de Caylus, de Croisenois, de Luz et un de leurs amis parurent à Julien d'un froid de glace. Il s'éloigna (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 316): 30. Puis encore, tout à coup, dans cette femme si complexe (...) il semble voir l'Italienne, avec son fond double, ou la Wurtembourgeoise, avec une hauteur et un froid germaniques, remplacer la Française, qui était là près de vous et toute à vous.
Goncourt, Journal,1869, p. 493. b) P. ext. Manque, baisse de cordialité, de chaleur dans les rapports humains. Il y a du froid entre eux (Ac.).On l'avait accusé [Voltaire] de n'avoir pas donné sa voix à Duclos pour l'Académie française; cela avait mis entre eux du froid (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 9, 1854, p. 248).Je crois que je suis doucement en train de me brouiller avec M. S. [Marcel Schwob] à cause d'opinions politiques! Je sentais le froid depuis quelque temps (Valéry, Lettres à qq.-uns,1945, p. 60): 31. Mes anciens camarades se sont souvent étonnés du froid survenu tout à coup entre un de mes meilleurs amis (...) et moi. Ils ne comprenaient point comment deux intimes (...) comme nous étions, avaient pu tout à coup devenir presque étrangers l'un à l'autre.
Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Bûche, 1882, p. 780. ♦ Être, se mettre en froid avec qqn. Ne plus avoir de rapports cordiaux, chaleureux avec quelqu'un; être fâché, se fâcher avec quelqu'un. Il [Bonneval] trouva moyen de se mettre en froid avec le prince Eugène, un peu vieilli, dont il frondait la maîtresse et les créatures (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 5, 1852, p. 513).Nous sommes en froid, les Ferdinand et moi. Ça les agace de me voir faire une chose qu'ils redoutaient beaucoup de se sentir obligés de faire (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 109). ♦ Vieilli. Jeter du froid. Causer un manque, une baisse de cordialité, de chaleur dans les rapports humains. Les câlineries dont le cabinet des Tuileries est l'objet de la part de l'Autriche, a pour but de jeter du froid entre l'Angleterre et la France, de les rendre indécises au moment où elles doivent agir (Balzac,
Œuvres div.,t. 3, 1836, p. 53).Le soir même il y eut entre Gérard et Valentin une explication qui jeta du froid pour l'avenir : ils se séparèrent mécontents l'un de l'autre (Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 39). − P. méton. Gêne, malaise dû à un manque, à une baisse de cordialité, de chaleur dans les rapports humains et parfois à de l'hostilité. Renan (...) dit : « Il y a à savoir si un pays fabriqué par une dynastie peut se faire à un autre régime » (...). Là-dessus, un silence et un froid chez les libéraux du dîner (Goncourt, Journal,1882, p. 159).− Je vous serai reconnaissant de ne pas m'appeler « mon cher maître » (...). Une demi-heure de froid, pendant laquelle je boutonne et déboutonne ma blouse (Duhamel, Combat ombres,1939, p. 59): 32. ... elle leur crachait l'insulte de lâcheté, à toute volée. Et les rires cessèrent, un grand froid avait passé dans les rangs. Les hommes baissaient la tête, regardaient ailleurs.
Zola, Débâcle,1892, p. 41. ♦ Jeter un froid. Causer une telle gêne, un tel malaise. Entrée des femmes Ménard-Dorian, jetant un froid avec leur inanimée beauté et leur timidité gauche de parvenues (Goncourt, Journal,1892, p. 227).Puis, avec une brutalité qui jeta un froid et fit un moment de silence, la jeune femme ajouta : « C'est tout simplement répugnant! » (Bourget, Geôle,1923, p. 188). REM. 1. Fret, friot adj.,(région. Ouest, Canada (fret)), (pop.(friot)), synon.Où la petite neige (...) fait des falaises (...) même un homme capable n'a pas grande chance quand il fait ben fret et que la tempête dure (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 141).Je sors de la guitoune (...) des hommes (...) s'appuyant des fesses au parados. Ils disent (...) « Fait friot, mon lieutenant » (Genevoix, Nuits de guerre,1917, p. 92).Il fait friot. On se frotte les mains. On fait le gros dos (Giono, Gds chemins,1951, p. 202). 2. Froidasse, adj. fam.Assez froid (supra I B 3).Je lis le soir Servitude et Grandeur Militaire (sic) de l'ami Stello. C'est d'un bon ton, mais passablement froidasse (Flaub., Corresp.,1846, p. 415). Prononc. et Orth. : [fʀwɑ], fém. [-ɑ:d]. Timbre [a] ds Lar. Lang. fr., Warn. 1968 (en tant que var.), Pt Rob., Dub. D'après Grammont Prononc. 1958, p. 28, le groupe wa est antérieur après un r; ,,mais, si l'r est précédé d'une autre consonne, il est postérieur et bref : froid, ...`` Voyelle longue de la forme en [-d] (féminin) ds Warn. 1968. Fér. Crit. t. 2 1787 conteste qu'il soit encore possible à son époque de parler, quel que soit le « style », d'une prononc. frè. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 granz freiz subst. plur. « les grands froids » (Roland, éd. J. Bédier, 1011); 2. 1121 freid leu « dépourvu de chaleur » (St Brandan, éd. E. G. R. Waters, 1397); ca 1150 froides noveles « tristes nouvelles » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 9859); ca 1223 fig. « insensible, apathique » (G. de Coincy, Mir. Notre-Dame, éd. V. F. Koenig, I Mir 43, 442). Du lat. class. frigidus « froid, glacé », « qui laisse indifférent », « fade ». Fréq. abs. littér. : 13 587. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 17 317, b) 24 895; xxes. : a) 21 536, b) 16 715. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 131. − Gohin 1903, p. 336. − Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié. Bergen-Oslo-Tromsø, 1972, pp. 119-122. − Lavondès (H.). Essai de structuration du lex. du chaud et du froid en fr. ... In : [Mél. Haudricourt (A. G.)]. Paris, 1972, t. 2, pp. 395-403. − Quem. DDL t. 6, 8, 15. − Schmitt (R.). Aux sources des métaph. Vie Lang. 1972, p. 646. |