| FRISQUET, ETTE, adj. Fam. [En parlant du temps qu'il fait, de la température] Un peu frais ou assez froid. Petit vent frisquet; bise, température frisquette. Synon. aigre, âpre, piquant.Des songeries de feuilles bruissantes, d'aube frisquette (hélas!) et d'alouettes qui montent (Colette, Cl. Paris,1901, p. 226).L'air est un peu frisquet ce matin. C'est un costume de demi-saison qu'il faut mettre (Bourget, Tapin,Fille-mère, 1928, p. 198).♦ Au fig. Sans chaleur humaine, plutôt froid. Armand (...) n'osa rien dire. L'accueil était plutôt frisquet (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 313). − En loc. impers. Il fait frisquet. Le temps est d'un froid léger et piquant. − Surtout qu'il fait rudement frisquet, on peut le dire, à rester tout gelés comme ça à attendre (Claudel, J. d'Arc,1939, 8, p. 1216).S'il faisait frisquet, on se chauffait au feu en buvant le coup (Vialar, Morts viv.,1947, p. 153): − Il y a du soleil aujourd'hui, lui dit le patron.
− Oui mais le fond de l'air est froid, répliqua Jacques.
− Ça c'est vrai. Ce matin, brr, faisait frisquet.
Queneau, Loin,1944, p. 58. − Emploi subst. masc., rare, littér. Petit froid vif, piquant. Le frisquet du matin. Dehors, un petit frisquet coupait en deux la figure des passants (Zola, Assommoir,1877, p. 738).J'aime assez le frisquet, le vent et la pluie par la campagne, en marchant vite (L. Daudet, Clemenceau,1942, p. 115). Prononc. et Orth. : [fʀiskε], fém. [-εt]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1827 subst. « petit froid vif et piquant »(Le Vice puni ou Cartouche, p. 103); 2. 1845 il fait frisquet, avoir frisquet (Besch.); 3. 1865 « un peu froid » (Littré). Dér. du wallon frisque « froid », empr. au flam. frisch « un peu froid »; cf. m. néerl. frisc « frais » (v. friche); suff. -et*. Fréq. abs. littér. : 15. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 280. |