| FRIGO, adj. inv. et subst. masc. I.− Adj. inv., pop. Froid (cf. ce mot I A 1 a). Il les sentait plus ses nougats (...) C'est frigo la terre battue!... surtout la nôtre si humide (Céline, Mort à crédit,1936, p. 655).Nuit frigo de janvier (Monther., Lépreuses,1939, p. 1403). − Loc. Il fait frigo (Riv.-Car. 1969). Avoir frigo. Une bouffée d'air froid nous force à tourner la tête (...) On a frigo. Ferme ta porte, vieux! (R. Nimier, Le Hussard bleu,1950, p. 49 ds Rob. Suppl. 1970). II.− Subst. masc., fam. A.− Viande frigorifiée. Il n'y a presque plus de belle viande anglaise, de ces saignantes côtes de bœuf (...) partout du frigo (Morand, Londres,1933, p. 271): ... Broucke (...) découpe du « frigo » bien rouge avec une hachette (...). Précautionneusement il jette les tranches glacées sur un sac à patates, boueux comme un paillasson.
Dorgelès, Croix bois,1919, p. 70. B.− Réfrigérateur (cf. frigidaire). Que devient le poisson entre le moment où on le débarque et l'heure à laquelle il est vendu dans les pavillons? Il séjourne dans les frigos (L'Œuvre,19 mai 1941). − P. métaph. ou au fig. Mettre au frigo. Mettre en réserve, en attente. Mettons les problèmes linguistiques au frigo et occupons-nous des vrais problèmes (Le Nouvel Observateur,14 févr. 1928ds Gilb. 1971). Prononc. : [fʀigo]. Étymol. et Hist. 1. 1918 adj. être frigo « avoir froid » (71eInf. ds Esn. Poilu); 1919 subst. masc. « viande frigorifiée » (Dorgelès, loc. cit.); 2. 1941 « réfrigérateur » (L'Œuvre, loc. cit.). 1 abrév. de frigorifié (v. frigorifier); 2 réduction de frigorifique* ou frigorifié*. |