| FREDON, subst. masc. A.− Vx. Ornement mélodique improvisé par le chanteur pour agrémenter le chant. Faire un fredon, faire des fredons (Ac.). (Quasi-)synon. roulade. − P. anal. Chanson, refrain de chanson. Autrefois, je tirais de mes flûtes légères Des fredons variés qui plaisaient aux bergères (Moréas, Énone,1894, p. 145). B.− Air chanté à mi-voix, sans articuler les paroles : 1. Le long des gradins où des fredons couraient tout à l'heure en vol d'abeilles, la foule électrisée marquait la mesure avec les bras, avec la tête.
A. Daudet, N. Roumestan,1881, p. 14. − P. ext. Son, bruit indistinct. Des fredons de guitare arrivaient, portés par la brise (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 95): 2. Vinca (...) reprit sa besogne, en se parlant à elle-même tout bas, comme font les vraies ouvrières, qui mènent un petit fredon humble d'abeilles occupées...
Colette, Blé en herbe,1923, p. 159. Prononc. et Orth. : [fʀ
ədɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xves. (Parnasse satyrique du XVes., XLV, 31, 2 ds IGLF); 1546 (Palmerin d'Olive, 228b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 68). Sans doute d'orig. méridionale, cf. prov. fredoun, fredou « motif d'air » (Mistral), prob. issu avec changement de suff., déjà attesté en lat., d'un lat. fritinnire class. « gazouiller », puis « chanter (d'un oiseau) » (Brüch ds Z. fr. Spr. Lit. t. 52, pp. 475-476; FEW t. 3, p. 813; REW3no3521a) plutôt que d'un étymon germ. *verdonen non attesté (Barbier ds R. Ling. rom. t. 6, p. 26). Fréq. abs. littér. : 25. Bbg. Ruelle (P.). Fr. fredon, pic. ferdon, liég. furdon. Dial. belgo-rom. 1959, t. 16, pp. 127-144. |