| FRAISIL, subst. masc. A.− Poussière de charbon subsistant en forêt sur la place des meules de charbon de bois après combustion. Et jamais, jamais je ne respire plus l'odeur humide des feuilles pourries et des étangs jonceux, ni l'âcreté légère du vent qui a passé sur les bois où cuit le fraisil (Colette, Cl. Paris,1901, p. 105). ♦ Charbon pilé dont on saupoudre le moule où on jette la fonte, ou bien utilisé dans les hauts fourneaux, en métallurgie. Projeter du fraisil dans le four (cf. Barnérias, Aciéries,1934, p. 47). B.− ,,Cendre du charbon de terre, dans une forge`` (Ac. 1798-1932). Fraisil de forge (Ser, Phys. industr.,1888, p. 458). C.− P. anal. ,,Particules et résidus provenant du fraisage des métaux`` (Jossier 1881). REM. Fraisille, subst. fém.Poussières légères provenant du fraisage. Des fraisilles s'accrochaient à sa poitrine [du charpentier] sur quoi bâillait sa chemise (Pourrat, Gaspard,1922, p. 57). Prononc. et Orth. : [fʀ
εzi] ou p. harmonis. vocalique [fʀe-]. Pt Rob. note la possibilité de prononcer l final. Le mot est admis ds Ac. 1762-1932. Cf. chenil, fenil. Étymol. et Hist. 1676 « cendre du charbon de terre qui se trouve dans les ateliers des artisans qui travaillent le fer » (Félibien, p. 600). Altération, peut-être sous l'infl. de fraiser* de l'a. fr. faisil « noir de charbon, mâchefer » (1244-48, Huon de Cambrai, Regres Notre Dame, éd. A. Långfors, 76, 9; v. aussi Gdf.) encore vivant dans les dial. (cf. FEW t. 3, p. 357b) et remontant à un lat. pop. *facilis « qui appartient au, qui vient du brandon » (dér. du class. fax, facis « torche, flambeau, brandon »). Bbg. Cohn (G.). Arch. St. n. Spr. 1899, t. 103, p. 237. |