| FRAI, subst. masc. I.− Vieilli. [Correspond à frayer1A 1] TECHNOL. Usure (des monnaies) due au frottement. Cette pièce a beaucoup perdu par le frai (Ac.1835, 1878). II.− [Correspond à frayer1B] ZOOL. Ponte et/ou fécondation des œufs de poisson. Temps du frai. En veillant à ce que les espèces ne soient ni pêchées, ni troublées, au moment du frai (Code pêche fluv.,1875, p. 136).Un grand tableau synoptique m'émerveille; il porte les noms de tous les poissons, avec l'époque de leur frai et le nombre d'œufs (Morand, New-York,1930, p. 26): ... que, par une erreur de calcul, ne croyant pas encore le frai commencé (car tout dans la nature échappe aux dates fixes), on pêche des goujons en amour déjà, on prend toujours deux poissons l'un après l'autre, mâle et femelle...
Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 241. − P. méton. Les œufs de poisson. Frai de poisson, de hareng. Alourdies de frai, les femelles s'approchent des faisceaux de joncs, des bancs de végétations aquatiques (Pesquidoux, Chez nous,1923p. 18).Comme une truite, à contre-courant, qui engoule le frai (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1386). ♦ P. métaph. Ils ont subi ces avortements inconnus où le frai du génie encombre une grève aride (Balzac, Vieille fille,1836, p. 292).Tous ces bancs palpitants de frai humain, plus populeux que les morts et qui attendent le baptême (Claudel, Soulier,1929, 1rejournée, 6, p. 673). − P. anal. [En parlant de batraciens] Comme les grenouilles à l'époque du frai (Claudel, Ville,1893, II, p. 345). Prononc. et Orth. : [fʀ
ε]. Homon. frais, fraie, fret, formes de frayer. Ds Ac. 1762-1878 (technol.); ds Ac. 1740-1932 (zool.). Étymol. et Hist. 1. 1340 pisciculture fri (Actes normands de la Chambre des Comptes, 256, Delisle ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 709); 1388 froiz (Ord., VII, 779 ds Gdf. Compl.); 2. 1690 fray « usure de la monnaie » (Fur.). Déverbal de frayer1*. Fréq. abs. littér. : 37. |