| FOURRE-TOUT, subst. masc. invar. Pièce, meuble, tiroir où l'on dépose pêle-mêle des objets les plus divers. Votre chambre est un innommable fourre-tout, en ce moment (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1910, p. 202).Mobilier de bois laqué bleu décoré de petites roses, avec toutes sortes de fourre-tout, liseuses, vide-poches (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 306):J'écris ces lignes dans le vieux salon de Malagar, où l'on n'a point cherché à faire le vide, mais où, au contraire, les ventes, les héritages, les partages ont amené des quatre coins de ma famille les meubles les plus disparates. C'était ce que ma mère appelait un « fourre-tout ».
Mauriac, Journal 1,1934, p. 67. − Spéc. Sac de voyage ou pochette fabriqués dans une matière souple. Je n'avais que mon fourre-tout comme bagage et la valise qu'Auguste ne quittait pas de l'œil (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 49).Elle se vêtit en vitesse, jeta divers objets dans son fourre-tout (Queneau, Zazie,1959, p. 251). ♦ En appos. Sac fourre-tout. Des articles de voyage en cuir et toile (...). Le sac fourre-tout, la musette jumelle (Merkids Mercure de France,16 sept. 1917, no462, p. 372). − P. métaph. Le désordre du fourre-tout où il inscrit au fur et à mesure ce qui lui passe par la tête (Durry, Nerval,1956, p. 100).Cette scène de l'Opéra est un gouffre à figurants, un immense fourre-tout jamais assez rempli (Mauriac, Nouv. Bloc-notes,1961, p. 398). Prononc. : [fuʀtu]. Étymol. et Hist. 1. 1858 « cabinet de débarras » (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, p. 221); 2. 1917 sac fourre-tout « sac de voyage souple et extensible » (Merki, loc. cit.); 1948 fourre-tout (Pt Lar.). Composé de fourre, forme du verbe fourrer* et du pron. tout*. Fréq. abs. littér. : 12. |