| FOURGON1, subst. masc. Longue barre métallique ou longue perche garnie de métal utilisée pour remuer la braise ou la charge d'un four, d'une forge, d'un fourneau, ou pour attiser un feu. Incontinent la lumière tira de l'ombre tous les objets : les larges pelles de sapin blanches et lisses, l'énorme fourgon emmanché d'une latte démesurée (Fabre, Barnabé,1875, p. 371).− Loc. proverbiale. La pelle se moque du fourgon. ,,(...) se dit de deux personnes, également ridicules, qui se moquent l'une de l'autre, ou d'une personne qui blâme dans une autre ce qu'on pourrait reprendre en elle-même`` (Littré) : anne vercors. − Dis, la mère : si tu crois que c'est commode de s'y retrouver, au milieu de tes croix et de tes ronds!
la mère. − Moque-toi de moi, grand moqueux, avec ça que tu es si fort pour tenir tes comptes! C'est la pelle, comme on dit... Comment c'est qu'on dit déjà?
anne vercors. − C'est la pelle qui se moque du fourgon.
Claudel, Annonce,1948, I, 1, p. 145. Prononc. et Orth. : [fuʀgɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Av. 1105 judéo-fr. forgon (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 71); fin xiiies. fourgon (J. de Meun, Testament, éd. Méon, vers 1827, t. 4, p. 93). D'un lat. pop. *furico, -onis dér. d'un *furicare [d'où l'a. fr. forgier, furgier « fureter » (fin xiies., Renart ds Gdf. et T.-L., s.v. furgier)], dér. du lat. class. furare « voler » dér. de fur « voleur », v. furet (cf. Thomas ds Romania t. 23, pp. 455-459). |