| FOURBERIE, subst. fém. A.− Caractère fourbe, disposition d'une personne à tromper autrui par des ruses perfides, odieuses. (Quasi-) synon. fourbe2(vieilli), hypocrisie, sournoiserie.Les jeux de mes camarades m'attristaient; leur physionomie même me repoussait. Tout respirait un air de malice, de fourberie et de corruption qui soulevait mon cœur (Lamart., Confid.,1849, p. 101).En politique, la sincérité a l'air d'une manœuvre compliquée et sournoise, d'une fourberie savante (Renard, Journal,1908, p. 1174): 1. Il est tout plein du sentiment de son innocence, mais je devine en lui aussi une gentille et inconsciente fourberie, juste ce qu'il en faut pour séduire et vivre, gagner par des sourires le pain de la journée.
Guéhenno, Jean-Jacques,1948, p. 38. − P. anal. Dévoiler la fourberie de tout instinct de conservation et de survivance, c'est procurer à l'humanité et au monde le salut dans le néant (Blondel, Action,1893, p. 29). B.− Acte, manœuvre d'une personne fourbe. (Quasi-) synon. fourbe2(vieilli).Rocambole, en robe de chambre, était étendu tout de son long sur un divan et regardait son ancien professeur en fourberies (Ponson du Terr., Rocambole,t. 4, 1859, p. 117).L'amoureux se retirait pour aller dresser ses batteries avec l'aide d'un certain valet, drôle retors, personnage fertile en fourberies, ruses et stratagèmes (Gautier, Fracasse,1863, p. 113): 2. Devant elle, devant ses sanglots, j'avais tout oublié. Mais le voilà, lui, mon fidèle, mon sauveur! Le voilà qui rapporte l'atmosphère louche, les mensonges, les petites fourberies de tous les jours. Merci, mon vieux, je vous dois une fière chandelle.
Achard, J. de la Lune,1929, I, 6, p. 11. Prononc. et Orth. : [fuʀbə
ʀi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1640 « tromperie basse et odieuse » (Oudin Ital.-Fr.); 2. 1655 « caractère du fourbe, disposition à tromper par artifice » (Molière, L'Étourdi, I, 362). Dér. de fourbe2*, suff. -erie* (aidant à lever l'ambiguïté résultant des subst. fourbe1 et 2*). Fréq. abs. littér. : 140. |