| FOSSOYEUR, subst. masc. A.− Celui qui creuse les fosses dans les cimetières. Qui a raison du fossoyeur ou d'Hamlet quand l'un ne voit qu'un crâne là où le second se rappelle une fantaisie? (Proust, Past. et mél.,1919, p. 177): Ah! que ne suis-je seulement fossoyeur surnuméraire au Père-Lachaise! Voilà un métier qui rapporte et qui amuse! Chaque jour des pourboires et des évolutions militaires. C'est une suite de mères désolées et d'épouses en deuil! Et ensuite des monuments superbes, des fleurs à répandre, des saules pleureurs à tailler, de petits jardins à entretenir.
Janin, Âne mort,1829, p. 203. Rem. On relève, dans le lang. littér., au fém., p. métaph. La fossoyeuse. ,,La mort`` (Littré). − P. métaph. ou au fig., littér. Celui qui participe à la disparition ou à l'anéantissement de quelque chose. Le fossoyeur d'une doctrine, d'un parti; les fossoyeurs de la République. Calonne (...) est resté célèbre parce qu'on l'a regardé comme le fossoyeur de l'Ancien Régime (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 19). B.− ENTOMOL. Nécrophore. L'humble tête bizarrement pelée et ridée, à peine entamée par les tenailles et les mandibules des petits fossoyeurs (Bernanos, Nuit,1928, p. 20). REM. Fossoyeux, subst. masc.,fam. Synon. (supra A).Mesdames et Messieurs, Vous dont la sœur est morte, Ouvrez au fossoyeux Qui claque à votre porte (Laforgue, Complaintes,1885, p. 166). Prononc. et Orth. : [foswajœ:ʀ] ou [fɔ]. [o] ds Passy 1914; [ɔ] ds Littré, DG et Lar. Lang. fr. (cf. aussi Mart. Comment prononce 1913, p. 110); [o] ou [ɔ] ds Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob. et Warn. 1968. Cf. fosse. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1328 (Compt. d'Oudart de Lagny, A.N. KK 3a, fo11 vods Gdf. Compl.). Dér. du rad. de fossoyer*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 271. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 338, b) 881; xxes. : a) 296, b) 212. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 130. |