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FORTIFICATION, subst. fém.
A.− Gén. au sing. Action de fortifier (une position, une place, une région), de construire des ouvrages de défense. On travaille à la fortification de cette place (Ac.1835, 1878).Elle [la Grèce] s'opposait (...) plus ou moins ouvertement, à la fortification de la région de Salonique (Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 179).
Absol., qqf. au plur. Art, manière de fortifier. Ce temps fut employé à me perfectionner dans les mathématiques, à étudier les fortifications et l'artillerie (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1578).En chemin je trouvai des ministériels qui parlaient de places, et disaient : il n'y en a point qui soit sûre. Comme j'entends un peu la fortification, je m'arrêtai à les écouter (Courier, Pamphlets pol.,Lettres partic., 2, 1820, p. 64).
B.− P. méton., au sing. et au plur. Ouvrage défensif, ou ensemble d'ouvrages défensifs, destiné(s) à protéger (une position, une place, une région) contre les attaques de l'ennemi. Les fortifications à la moderne [à Metz] enveloppent les fortifications à la gothique : Guise et Vauban sont deux noms bien associés (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 308).Le Maréchal (...) professait (...) que l'élément principal de la sécurité française était le front continu étayé par la fortification (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 15):
1. Il se tourna, examina, vers le nord, la citadelle, tout cet amas compliqué et formidable de fortifications, les pans de murailles noirâtres, les plaques vertes des glacis, un pullulement géométrique de bastions, surtout les trois cornes géantes, celles des Écossais, du grand jardin et de la Rochette, aux angles menaçants... Zola, Débâcle,1892, p. 272.
SYNT. Fortification passagère, permanente; fortification de campagne; fortifications dominantes, rasantes; fortifications anciennes, antiques, modernes; fortifications romaines; fortifications inexpugnables; les fortifications du château, de la citadelle, des ports, de la ville; l'enceinte, le fossé, les tours des fortifications; ligne de fortification; ouvrages, travaux de fortification; élever, bâtir, abattre, raser, démolir des fortifications.
P. anal. Fortification naturelle. Obstacle naturel qui protège (une position stratégique quelconque) :
2. Sans doute y a-t-il trop de « nord » en moi pour que je sois jamais l'homme de la pleine adhésion. Ce nord, à mes yeux mêmes, comporte à la fois des fortifications naturelles de granit et de la brume. Breton, Manif. Surréal.,1erManif., 1942, p. 193.
Spéc. et absol., au plur. Restes des anciennes fortifications de Paris. Je m'en vais, songeur, les mains derrière le dos, le long des fortifications, et je me trouve, sans savoir comment, dans des faubourgs perdus, plantés de maigres jardins (France, Bonnard,1881, p. 470).
Rem. Dans cette accept., on relève l'abrév. pop. fortifs ou fortifes, subst. fém. plur. Quand il avait dormi dans les fossés des fortifs l'autre fois, près des bastions, à la limite de Levallois, il avait été réveillé par des clameurs (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 445).
Prononc. et Orth. : [fɔ ʀtifikasjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1360 « action de fortifier une place » (Rançon du roi Jean, A. N. KK 10a, fo165 rods Gdf. Compl.); 2. 1559 « ouvrage fortifié » (Amyot, Arist., 39 ds Littré). Empr. au lat. fortificatio « action de fortifier ». Fréq. abs. littér. : 411. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 807, b) 690; xxes. : a) 409, b) 442. Bbg. Archit. 1972, p. 173, 211.