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FORNIQUER, verbe intrans.
A.−
1. Domaine de la (théol.) morale.Commettre le péché de fornication, de luxure. Paul, présenté sous les traits d'un homme funeste, qui enseigne (...) à forniquer avec des païennes, est (...) désigné à la vindicte de tous (Renan, Antéchrist,1873, pp. 14-15).Une dame qui (...) sans forniquer précisément dans la manière que dit le prophète (...) employait à tenter les hommes le limon dont le créateur l'avait pétrie (France, Contes Tournebroche,1908, p. 110).
Rem. La plupart des dict. du xixeet du xxes. signalent cet emploi comme peu usité.
2. P. ext. Avoir des relations charnelles (généralement sans être marié avec le partenaire sexuel). Il faudrait me dit-on s'abstenir de deux choses de fumer et de forniquer et c'est impossible (Mérimée, Lettres Grasset,1870, p. 65).Voler pour l'industriel, flirter pour la femme honnête, forniquer pour l'homme, paraissent des besoins qui seraient des droits (Péladan, Vice supr.,1884, p. 333):
Elle tenait de la mère lapine primée aux Comices agricoles et de l'idole hindoue (...). Elle avait une clientèle d'amateurs qui venaient Chez Julia spécialement pour elle, et, pour arriver à forniquer avec ce monstre croupissant, le mâle, comme un insecte, devait se mettre à croupetons, par en-dessous, par-devant ou par-derrière, la femme, comme une reine termite, ne daignant se mouvoir. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 84.
Rem. La docum. atteste un emploi pronom. réfl., au fig. À force de se masturber la jugeote jour après nuit! « Je dis bien jour et nuit parce que vous savez Ferdinand qu'ils n'arrêtent même plus la nuit de se forniquer à longueur de rêves ces salauds-là!... » (Céline, Voyage, 1932, p. 522).
B.− Au fig., HIST. D'ISRAÊL. Se livrer à l'idolâtrie. Jahvé avait continué à aimer les Israélites, lors même qu'ils se tournaient vers d'autres dieux. S'ils cessent de forniquer, ils se convertiront et rechercheront Jahvé (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 988).
REM.
Fornicant, ante, part. prés. en emploi adj. p. métaph. et au fig.De la sève fornicante et coïtante répandue dans le livre de Zola, La Faute de l'Abbé Mouret (Goncourt, Journal,1875, p. 1059).
Prononc. et Orth. : [fɔ ʀnike], (il) fornique [fɔ ʀnik]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. xives. (J. Lefèvre, Matheolus, éd. A. G. Van Hamel, livre II, 1055). Empr. au lat. chrét. fornicare « se donner à la corruption, forniquer ». Fréq. abs. littér. : 31.