| FORGEUR, subst. masc. A.− [Correspond à forger A] Celui qui travaille et façonne à la forge (des objets plus nobles que ceux réalisés par le forgeron). L'âtre flambait (...) On ne distinguait rien qu'une sombre rougeur Empourprant le profil du monstrueux forgeur (Hugo, Légende,t. 1, 1859, p. 58). − [Avec un compl. prép.] Et vous enfin, batteurs de fer forgeurs d'airain (Verhaeren, Mult. splendeur,1906, p. 131).Priez pour nous, forgeurs de charrues et de faux (Jammes, Géorgiques,1912, p. 56). − P. métaph. Bonaparte, (...) ce forgeur de jougs est très certainement resté populaire (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 648). B.− Au fig. [Avec un compl. prép.] 1. [Correspond à forger B 1] Celui qui élabore, qui crée (une chose originale) grâce à un effort particulier. Un sourire dont le sens n'échappa point au fougueux forgeur de paradoxes (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 159).Très peu, au contraire, peuvent s'imaginer poète ou forgeur de phrases (Camus, Sisyphe,1942, p. 137). 2. [Correspond à forger B 2] Celui qui fabrique (une chose imaginaire, trompeuse) pour les besoins de la cause. On devine tout ce que ce mot recèle de dédain pour les rêveurs (...) pour les forgeurs de chimères (Jaurès, Eur. incert.,1914, p. 103). Prononc. et Orth. : [fɔ
ʀ
ʒ
œ:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xiiies. forgeor (Artur, Richel. 337, fo29a ds Gdf.); 1559 fig. forgeur de nouvelles (Amyot, Nicias, 53 ds Littré). Dér. de forger*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 24. |