| FORFAIRE, verbe. A.− Emploi intrans., littér., vieilli. Manquer gravement à ses devoirs; commettre une faute grave. Eh! que lui restera-t-il donc à celui qui a forfait... (Balzac, Annette, t. 2, 1824, p. 180). B.− Emploi trans. indir. Forfaire à + compl.Manquer gravement à + compl. Forfaire à l'honneur. Forfaire à ses engagements (Lamennaisds L'Avenir,1831, p. 372).Forfaire aux devoirs envers la patrie (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 335): On peut concevoir, en effet, que ces entreprises (...) prétendent obliger le journaliste qu'elles emploient à forfaire aux règles d'honneur de la profession et aux commandements de sa conscience.
Civilis. écr.,1939, p. 42-06. − Spéc. [Pour une femme] Forfaire à l'honneur. Se laisser séduire. Elle a forfait à son honneur (Ac.1835-1932). − P. ext. La vraie marque d'une vocation est l'impossibilité d'y forfaire, c'est-à-dire de réussir à autre chose que ce pour quoi l'on a été créé (Renan, Souv. enf.,1883, p. 74). C.− Emploi trans., DR. FÉOD. Forfaire un fief. ,,Le rendre confiscable de droit au profit du seigneur féodal`` (Ac. 1798-1878) ,,par quelque outrage, quelque trahison etc`` (Ac. 1835, 1878). Prononc. et Orth. : [fɔ
ʀfε:ʀ], (il) forfait [fɔ
ʀfε]. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. : cf. faire; mais, comme parfaire, peu empl. en dehors de l'inf. et des temps composés. Étymol. et Hist. 1. a) Fin xes. forsfaire trans. « commettre (un délit) » (Passion, éd. d'A. S. Avalle, 290); b) ca 1100 trans. indir. « faire du mal, du tort à quelqu'un » (Roland, éd. J. Bédier, 3758); c) 1121-34 intrans. « commettre un délit, agir contrairement à ce qu'on a le devoir de faire » (Ph. de Thaon, Bestiaire, 57 ds T.-L.); 2. ca 1130 trans. « payer une amende » (Lois de Guillaume, éd. J. E. Matzke, p. 11, § 12 : forfeit sun were); 3. a) ca 1130 « priver quelqu'un de quelque chose (de sa vie, de ses membres, etc.) » (ibid., p. 15, § 18 : forfeit ad les membres); b) ca 1180 trans. « perdre par sa faute » (G. de Berneville, Gilles, 228 ds T.-L.); c) 1283 trans. dr. féodal « perdre en punition d'un forfait (en parlant d'un bien) » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 831). Dér. de faire*; préf. for- (v. fors). Le sens 2 est à rattacher à forfait3*. Fréq. abs. littér. : 15. |