| FORER, verbe trans. A.− Percer au moyen d'un foret une masse dure (bois, métal, émail, etc.) : 1. Pour déverser les eaux au dehors par une simple conduite de bois, le canar, pompe mue à bras d'hommes, offre une solution peu coûteuse, le cylindre et le tuyau d'aspiration étant forés dans une tige de sapin « bien saine et bien droite ».
E. Schneider, Charbon,1945, p. 162. B.− P. ext. Creuser le sol à l'aide de moyens mécaniques puissants afin de former une excavation, un puits, une galerie, etc. Je me suis vu contraint de faire forer le second puits, dit Puits Laurent, plus près de la route (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 61): 2. Enfin, lorsque la nappe souterraine ne se prêtait pas aux travaux, on l'a traversée de part en part par d'énormes blocs de maçonnerie dans lesquels sont forées les stations et les galeries.
Albitreccia, Gds moyens transp.,1931, p. 73. Rem. Forer peut perdre sa spécificité techn. pour n'être plus dans une lang. recherchée qu'un synon. de creuser. En forant le passé, on retrouvait bien la photographie d'un grand garçon en deuil, près d'une table de ferme (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 261). Je me tiens à l'ombre. Avec mon épine d'Ispahan je trace distraitement des signes sur le sable, des demi-cercles, des quarts de cercle, les parois d'un vagin, un trait perpendiculaire et alors je fore un trou avec ma badine, un petit entonnoir qui s'évase et que j'écrase d'un coup de talon (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 167). Prononc. et Orth. : [fɔ
ʀe], (il) fore [fɔ:ʀ]. Ds Ac. 1718-1932. Homon. : formes de forer (forai(s), -(en)t) et forêt; fore(s, nt) et fors « excepté », fort. Étymol. et Hist. Fin xiies. l'orolle foreie (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 25, 38 ds T.-L.). Empr. au lat. class. forare « percer, trouer, perforer ». Fréq. abs. littér. : 73. |