| FOMENTER, verbe trans. A.− MÉD., vieilli. Faire des fomentations sur (une partie du corps). Les sages-femmes bornent leur pratique à fomenter les parties souffrantes avec une décoction de plantes ou de graines émollientes (Voy. La Pérouse,t. 4, 1797, p. 55). B.− Au fig. 1. Littér. Échauffer, réchauffer quelqu'un; entretenir (la chaleur de quelque chose). Il faut d'abord ranimer ce cœur, fomenter ce qui reste de chaleur (Michelet, Journal,1845, p. 610).Comme une mère charnelle nourrit, et fomente sur son cœur son dernier-né (Péguy, Porche Myst.,1911, p. 107). 2. Provoquer et entretenir, exciter. a) [Le compl. désigne une chose considérée comme néfaste ou blâmable] Synon. soulever, tramer.Fomenter un conflit, une insurrection, des troubles; fomenter des discordes, des haines; fomenter les passions. Des paroles qui fomentaient dans mon cœur une colère dévastatrice (Green, Autre sommeil,1931, p. 79): 1. ... pour les obtenir, ces désastreux résultats, combien n'a-t-il pas fallu que l'Angleterre commît d'injustices, encourageât de trahisons, semât de discordes, fomentât de guerres, salariât de coalitions iniques et combattît de glorieuses idées!
L. Blanc, Organ. trav.,1845, p. 75. − Emploi pronom. passif. Il doit se fomenter autour de chaque être un complot très particulier qui n'existe pas seulement dans son imagination (Breton, Nadja,1928, p. 135). b) Rare [Le compl. désigne une chose considérée comme bonne] Fomenter le bien (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 304). : 2. L'homme commença péniblement son règne (...) ils [les anges vaincus] se plurent à aiguillonner son intelligence et à fomenter son génie.
France, Révolte anges,1914, p. 203. Prononc. et Orth. : [fɔmɑ
̃te], (il) fomente [fɔmɑ
̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [Ca 1220 foumenter (G. de Coincy ds Godef. Compl. d'apr. DG)]; 1. 1314 méd. (H. de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, § 924); 2. 1595 fig. « exciter » (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, livre 2, chap. 12, p. 572). Empr. au b. lat. méd. fomentare, dér. de fomentum « calmant » [déjà attesté au sens fig. de « soulagement » en lat. class.] de fovere « chauffer »; cf. 1507-11 fomentir « exciter » (Deguilleville, Trois Pelerinaiges, fo5e, impr. Instit. ds Gdf.). Fréq. abs. littér. : 91. Bbg. Herb. 1961, p. 80. − Rothwell (W.). Medical and botanical terminology from Anglo-Norman sources. Z. fr. Spr. Lit. 1976, t. 86, p. 241. |