| * Dans l'article "FOLKLORE,, subst. masc." FOLKLORE, subst. masc. A.− Ensemble des arts et traditions populaires (d'un pays d'une région, d'un groupe humain). Musée de folklore. Nous passons sans peine du roman d'aujourd'hui à des contes plus ou moins anciens, aux légendes, au folklore, et du folklore à la mythologie (Bergson, Deux sources,1932, p. 207).Je me rappelle mon ravissement au musée Paul-Dupuy de Toulouse consacré au folklore du Languedoc quand je vis les différents outils de la vie paysanne classés suivant la conception médiévale des quatre éléments, l'eau, la terre, l'air et le feu (L. Benoist, Musées,1960, p. 51).Les disques ethnographiques, depuis le folklore de nos campagnes jusqu'aux enregistrements faits sur le terrain, au cœur de l'Afrique, en Amazonie, au Mexique, partout où subsistent encore des bribes d'une tradition orale authentique (Disque Fr.,1963, p. 15): 1. Le folklore, c'est la civilisation populaire. − Le folklore, dont le folklore oral n'est naturellement qu'un chapitre (mais capital, puisque tout se transmettait oralement jadis) est l'ensemble des traditions, usages, coutumes, fêtes, chants, costumes, instruments, meubles et décors familiers de notre vie populaire. Il n'est pas uniquement « paysan », bien entendu, mais ce sont les campagnes qui, jusqu'à nos jours, en ont le plus fidèlement conservé les vestiges.
Dévigne, Légend. de Fr.,1942, p. 8. − P. anal. Ensemble des souvenirs, des sujets de conversation communs aux membres d'un groupe humain restreint. Manuel se souvenait d'une aventure qui faisait partie du folklore de la colonne (Malraux, Espoir,1937, p. 577).On épuisait les souvenirs, anecdotes, citations, bons mots, calembredaines du folklore familial (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 81). B.− Discipline ayant pour objet l'étude des arts et traditions populaires (d'un pays, d'une région, d'un groupe humain) : 2. À force d'insister je parviens, ces derniers jours, à lui faire transcrire et traduire quelques-uns de ces chants. Ce sont eux, non écrits, que chantent les chanteurs des places, assis à terre, ou sur le seuil d'un café (...) je crois la tradition orale de cette poésie arabe, ancienne ou moderne, digne d'occuper un peu le folklore.
Gide, Feuillets,1895-96, p. 86. C.− Mod., péj. Ce qui est d'un pittoresque facile et dépourvu de sérieux. C'est du folklore, quel folklore! Aux prudentes prévisions météorologiques de l'Office national, le Français oppose un curieux folklore d'idées toutes faites qui, à force d'être répétées − les perturbations atmosphériques fréquentes en fournissent l'occasion − finissent par devenir proverbiales (L'Express,18 déc. 1967, p. 89, col. 3). Prononc. et Orth. : [fɔlklɔ:ʀ]. Ds Ac. 1932, s.v. folk-lore. Étymol. et Hist. 1885 (De Puymaigre, Folk-Lore ds Bonn., p. 60). Empr. à l'angl. folk-lore mot composé des deux termes saxons folk « peuple » et lore « savoir, connaissances, science » et proposé en 1846 par Ambrose Merton pour désigner ce qui était alors appelé Popular Antiquities ou Popular literature (NED s.v.). Fréq. abs. littér. : 43. DÉR. Folkloriste, subst. et adj.a) Subst. Personne qui recueille et étudie les arts et traditions populaires (d'un pays, d'une région, etc.). L'explication des folkloristes est que la belette, étant un animal dont on a peur, on ne prononce jamais son nom (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 187).Le folkloriste amateur, faute d'un guide élémentaire et commode, opère souvent au petit bonheur (Dévigne, Légend. de Fr.,1942, p. 9).b) Adj., rare, péj. Qui se rattache aux particularismes et au pittoresque du folklore. Son grand talent [Manuel de Falla] (...) s'est ici dégagé résolument de l'emprise folkloriste sous laquelle il risquait de se diminuer (Stravinsky, Chron. vie,1931, p. 100).− [fɔlklɔ
ʀist]. − 1reattest. 1885 (De Puymaigre, Folk-Lore, p. 18 ds Bonn., p. 61); de folklore, suff. -iste*. − Fréq. abs. littér. : 4. BBG. − Giraud (J.), Pamart (P.), Riverain (J.). Mots ds le vent. Vie Lang. 1970, p. 50. − Quem. DDL t. 2. − Van Gennep (A.), Manuel de folkl. fr. contemp., Paris, 1939. |