| FLUIDIFIER, verbe trans. A.− Emploi trans. Rendre fluide. Vichyflore régularise l'intestin, décongestionne le foie, fluidifie le sang (L'Œuvre,3 mars 1941). − Au fig. Donner à quelque chose la limpidité et l'écoulement qui sont ceux d'un liquide. La maîtrise et l'imagination arrivent à fluidifier la strophe par le jeu de plusieurs constantes (Duhamel, Vildrac, Techn. poét.,1925, p. 20): 1. ... elle jetait alors sur lui un regard de ses beaux yeux taillés dans un diamant que semblaient bien fluidifier, à ces moments-là, l'intelligence et l'amitié...
Proust, Guermantes 1,1920, p. 43. − P. anal. [Correspond à fluide I A spéc.] Rendre (la circulation, le trafic, fluide(s)). Le service de l'équipement vient de mettre en place le toboggan qui doit « fluidifier » la sortie de l'autoroute (E. 9.6.69) (Gilb.1971). B.− Emploi pronom., au fig. 1. Se fondre; cesser d'être palpable : 2. ... enfin cette haute alchimie où le vice attisait le feu du creuset dans lequel se fondaient les plus belles fortunes, se fluidifiaient et disparaissaient les écus des aïeux et l'honneur des grands noms; tout cela procédait d'un génie particulier, fidèlement transmis de mère en fille depuis le Moyen-Âge.
Balzac, Marana,1833, p. 72. 2. Devenir pur et limpide : 3. Déjà l'harmonie s'est affinée et fluidifiée, déjà la récitation a pris cet étrange et délicieux balbutiement, que produit l'égalisation rythmique des syllabes.
Rivière, Corresp.[avec Fournier], 1907, p. 47. C.− Emploi intrans. Passer à l'état fluide. Le mazout provenant des soutes passe d'abord dans un réchauffeur afin de fluidifier suffisamment pour se bien pulvériser (Chartrou, Pétroles natur. et artif.,1931, p. 133). Prononc. et Orth. : [flɥidifje], [flyi-]; (il) fluidifie [flɥidifi]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1830 trans. (Id.,
Œuvres div., t. 2, p. 46 : fluidifier les filets de bœuf); 1831 pronom. (Balzac, Peau chagr., p. 243 : le fer avait une vie (...), il se fluidifiait, marchait). Dér. de fluide*; suff. -ifier*. Fréq. abs. littér. : 6. Bbg. Gall. 1955, p. 359. − Quem. DDL t. 2, 8. |