| FLAN1, subst. masc. A.− PÂTISS. Crème sucrée à base d'œufs, de lait et de farine que l'on fait prendre au four; p. méton., tarte garnie de cette crème. La femme tenait un large flan acheté chez un pâtissier de la chaussée Clignancourt (Zola, Assommoir,1877, p. 472).Mon parrain, me soupçonnant avec raison d'aimer sans mesure la pâtisserie, m'envoyait des parts énormes de tarte ou de flan (France, Vie fleur,1922, p. 489): 1. Elle avait surtout une vive tendresse pour la boulangerie Taboureau, où toute une vitrine était réservée à la pâtisserie; elle suivait la rue Turbigo, revenait dix fois, pour passer devant les gâteaux aux amandes, les saint-honoré, les savarins, les flans, les tartes aux fruits...
Zola, Ventre Paris,1873, p. 779. − P. anal. Préparation analogue, mais salée. La « quiche » (Lorraine), délicieux flan au lard (Menon, Lecotté, Village Fr.,t. 1, 1954, p. 90). B.− TECHNOLOGIE 1. NUMISM. Disque de métal destiné à la frappe d'une monnaie, d'une médaille, etc. Flan d'argent, de cuivre, d'or (Ac.). Nous connaissons mieux, à l'époque romaine, l'organisation administrative qui préside à l'émission des espèces. À l'époque républicaine, les tresviri auro (...) responsables de la fonte des flans métalliques (Hist. et ses méth.,1961, p. 369). 2. TYPOGR. Carton enduit d'une colle spéciale que l'on applique humide sur des caractères mobiles afin d'en prendre l'empreinte pour le clichage; p. méton. moule ainsi obtenu. Le grand quotidien de Paris pourrait leur expédier par avion les flans de ses pages d'information et de rédaction générales (Civilis. écr.,1939, p. 38-01): 2. Longtemps on prépara le flan par mises en place successives de feuilles de papier de soie mouillées, auxquelles on faisait épouser la forme par battage à la brosse. Actuellement on emploie des flans secs à utiliser tels quels après humidification pour leur donner la plasticité voulue.
Civilis. écr.,1939p. 08-12. C.− Loc. pop. En être, en rester comme deux ronds de flan; en rester comme du flan (rare). Être frappé de stupeur. Synon. être abasourdi, sidéré (fam.), stupéfait; rester coi.C't à vous faire tourner vot'lait en eau de Javel ... J'en suis comme deux ronds d' flan (Benjamin, Gaspard,1915, p. 51).J'en suis encore comme « deux ronds de flan » (Ponchon, Muse cabaret,1920, p. 283).On en restait comme du flan... On essayait de se rendre bien compte... (Céline, Mort à crédit,1936, p. 629). Prononc. et Orth. : [flɑ
̃]. Homon. flanc. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) [Fin du xies. (ms. γ de 1190) fladon « disque destiné à recevoir une empreinte par pression » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 67)]; 1376 flaon (Document ds Du Cange, s.v. flans); b) 1892 j'en suis comme deux ronds de flan (Courteline, Ronds-de-cuir, II, p. 178); 2. ca 1180 art culin. flaon (Proverbes au vilain, 237 ds T.-L.); fin du xiiies. [ms.] flan (Roques t. 1, I, 1978). Du germ. occid. *flado, cf. l'a. h. all. flado « gâteau, galette, crêpe » (Graff t. 3, col. 771), all. Fladen « id. », m. néerl. vlade « id. » (Verdam), v. FEW t. 15, 2, pp. 132b-134a. Flado est attesté en b. lat. au vies. au sens 2. Bbg. Quem. DDL t. 14. |