| FINAUD, AUDE, adj. A.− [En parlant d'une pers.] Qui dissimule de la ruse, de la rouerie sous des apparences de bonhomie. Synon. madré, matois, roublard (fam.).C'était un brave et gros garçon, finaud pourtant, peu élégiaque (Goncourt, Journal,1855, p. 195).Tu es finaude, ma mignonne, mais vois-tu, cette fois, tu te trompes (Bernanos, Joie,1929, p. 661). − Emploi subst. Voyez-vous, le finaud! Il a flairé qu'il y avait quelque chose pour lui là-dedans (A. Daudet, Arlésienne,1872, I, 1ertabl., 3, p. 370).Il était à la fois un gros finaud et un grossier personnage (Rolland, J.-Chr.,Foire, 1908, p. 678). ♦ Faire le finaud. Ne faites pas le finaud, Eugène! (Zola, E. Rougon,1876, p. 199).Synon. faire le malin (fam.). Rem. Le mot se rencontre, au xixes., sous la forme finot. Voilà Danglars, qui est un finot, un malin, un Grec (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 39). B.− [En parlant d'un comportement] Qui décèle une rouerie dissimulée. Regard finaud. Cernuschi a la flamme à la fois spirituelle et finaude de l'œil (Goncourt, Journal,1875, p. 1072).À quoi ça vous servirait? demanda d'un air à la fois irrité et finaud le prince Von qui ne pouvait pas souffrir les Anglais (Proust, Guermantes 2,1921, p. 527). REM. 1. Finaudement, adv.D'une manière finaude. Saint-Germain détaille le rôle de l'usurier Gruchet d'une façon remarquable. Sa malice est naturelle et sa rouerie bien paysanne, finaudement maladroite (A. Daudet, Crit. dram.,1897, p. 12). 2. Finauder, verbe intrans.User de finauderies. Lerouge se montra excessivement difficile, dur à convaincre, réticent, méfiant, disant oui et non, finaudant, faisant l'idiot, têtu, buté (...) bien que brûlant d'envie de voir son œuvre portée à l'écran (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 182). Prononc. et Orth. : [fino], fém. [-o:d]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1762 (Ac.). Dér. de fin*; suff. -aud*. Fréq. abs. littér. : 90. DÉR. Finauderie, subst. fém.a) Rouerie dissimulée sous des dehors de bonhomie. Finauderie de normand. Contemplez surtout le profil [de Buffon] : une finauderie narquoise, l'attrait de la bonne chère, l'habitude du plaisir, paraissent en traits inoubliables (Estaunié, Rom. et prov.,1942, p. 98).b) P. méton. Procédé, manière d'agir d'une personne finaude. Ah! ça, mon garçon, pas de finauderies? Nous jouons franc jeu! (Balzac, Martyr calv.,1841, p. 256).Rem. On trouve qqf. la forme finoterie (cf. Id., Illus. perdues, 1843, p. 498).− [finodʀi]. Ds Ac. 1932. − 1reattest. 1841 (Balzac, loc. cit.); de finaud, suff. -erie*. − Fréq. abs. littér. : 1. |