| FILATURE, subst. fém. A.− [Correspond à filer I A] TEXT. Ensemble des opérations (industrielles) de transformation des matières textiles en fil. Diriger et conduire la filature du lin, de la laine et du coton destinés à vêtir et à procurer le linge nécessaire à la famille (Crèvecœur, Voyage,t. 1, 1801, p. 200). − P. méton. Usine où se pratiquent en grand ces opérations. Elle [la tante] est pauvre et l'envoie [MlleBovary], pour gagner sa vie, dans une filature de coton (Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 208).Elle déboucha dans une éclaircie entre les hauts bâtiments de la filature (Roy, Bonh. occas.,1945, p. 322). ♦ P. métaph. Elle [l'araignée] n'est pas seulement un fileur, elle est une filature. Concentrée et circulaire (Michelet, Insecte,1857, p. 203). B.− [Correspond à filer I B] Action de suivre quelqu'un pour le surveiller. La filature est bonne, avec relais des agents de distance en distance (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 587). − Prendre qqn en filature. Se mettre à le filer. Nous prenions souvent en filature de vieux Parisiens sans importance, tout pimpants de guêtres et de pantalons gris (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 84). REM. Filaturer, verbe trans. rare.Suivre quelqu'un. Synon. usuel filer.C'est Poitrat Léonce! J'en suis sûr! Il me filature depuis toujours... il me cherche ce gars-là! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 3). Prononc. et Orth. : [filaty:ʀ]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. A. 1. 1724 « établissement où l'on file des textiles » (Ordonn. ds Encycl. Méth. Arts et manuf. Soieries ds DG); 2. 1801 « opération par laquelle sont filées les matières textiles » la filature du lin, de la laine et du coton (Crèvecœur, loc. cit.). B. 1829 « action de filer une personne » (Mémoire d'un forban philosophe, Paris, Moutardier, p. 211 ds Fr. mod. t. 13, p. 128). Dér. du rad. de filer*; suff. -(at)ure*. Fréq. abs. littér. : 78. Bbg. Dubuc (R.). Ét. terminol. sur certains termes de text. Banque Mots. 1973, no6, p. 189. |