| FEUTRAGE, subst. masc. A.− [Correspond à feutre A] Action de feutrer du poil ou de la laine; résultat de cette action. La laine fournie par les mouflons était faite de brins très-courts, et c'est une bonne condition pour le feutrage (Verne, Île myst.,1874, p. 311). − P. anal. Comme le feutrage de mes boucles me faisait souffrir quand je roulais ma tête sur l'oreiller, Mélie m'a coupé les cheveux (Colette, Cl. Paris,1901, p. 15). B.− [Correspond à feutre B] P. ext. Entrelacs de fils, d'herbes qui forment un revêtement impénétrable. C'est moins [le nid] encore un tissage qu'une condensation, un feutrage de matériaux mêlés, poussés et fourrés l'un dans l'autre avec effort (Michelet, Oiseau,1856, p. 208).Par l'échancrure du mur bas, se présente le verger, dont un feutrage vert, humide et épais, recouvre la terre onctueuse (Barbusse, Feu,1916, p. 96). − P. métaph. À l'aide du langage, intérieur ou exprimé, qui est lui-même un vaste tissu ou feutrage d'imaginations antérieures (L. Daudet, Monde images,1919, p. 10). − Spéc., MAR. L'opération du feutrage [de la carène des navires à bordé en bois] rendait les visites et les réparations du calfatage plus difficiles et plus longues (Croneau, Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, p. 347). C.− [Correspond à feutre C] P. anal. ou au fig. La brume des étangs d'Aigues-Mortes avait été un liniment et un feutrage contre la vie (Barrès, Jard. Bérénice,1891, p. 117).La steppe orientale où les sonorités s'étouffent dans l'illimité des distances et le feutrage de la neige (Proust, Prisonn.,1922, p. 382). Prononc. et Orth. : [føtʀa:ʒ]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. 1723 « action de mettre en feutre (du poil, de la laine) » (Savary); 2. 1930 « altération d'une étoffe qui, à l'usage, prend l'aspect du feutre » (Lar. 20e). Dér. du rad. de feutrer*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 15. |