| FEUILLURE, subst. fém. Entaille, rainure pratiquée longitudinalement dans un panneau, un bâti, et destiné à recevoir une autre pièce. Creuser une feuillure; faire glisser une languette dans une feuillure; un fond assemblé à feuillure. Quelques photos insérées dans la feuillure de la glace (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 465).− En partic. Entaille, formant angle droit, pratiquée dans les pieds-droits et le linteau d'une ouverture (fenêtre ou porte) et où s'encastre le bâti dormant ou ouvrant de la fenêtre ou de la porte. De curieuses fenêtres (...) dont [le] chambranle (...) était destiné à porter dans ses feuillures des chancels ou treillis en marbre (Lenoir, Archit. monast.,1852, p. 313): Daniel rentrait. Jenny l'entendit gravir l'escalier en fredonnant, puis s'arrêter une minute près de la porte. Il n'osait frapper, voyant qu'aucune lumière ne passait par la feuillure, croyant que sa sœur dormait déjà.
Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p. 967. Rem. La docum. atteste l'emploi littér. de feuillure au sens de « ensemble des feuilles, feuillage ». Les arbres sont droits, serrés (...) leurs feuillures sont presque noires (Kahn, Conte or et sil., 1898, p. 251). Ah! nature, nature, (...) je ne verrai jamais Vos sources, vos chemins, vos feuillures de mai, Sans qu'en mon cœur s'élance une blessure aiguë (Noailles, Ombre jours, 1902, p. 125). Prononc. et Orth. : [fœjy:ʀ], [fø-]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1334 technol. (Arch. S 36843ds Gdf. : la feuilleure du batant de l'huisserie). Dér. de feuiller*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 5. Bbg. Archit. 1972, p. 79. − Thomas (A.). Nouv. essais. 1904, p. 103, 271. |