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FERVENT, ENTE, adj.
A.− [Correspond à ferveur A; en parlant d'une pers. ou p. méton. de son comportement] Qui est rempli de ferveur religieuse. Dévotion, piété, prière fervente. Synon. ardent, zélé.Calviniste fervent, sectaire endurci, affolé de cantiques et de prières, il [Luyken] composait des poésies religieuses (Huysmans, À rebours,1884, p. 83):
M. Pinault avait commencé par être professeur de mathématiques dans l'université. Comment associa-t-il à des études qui, selon nous, excluent la foi au surnaturel, un catholicisme fervent? Renan, Souv. enf.,1883, p. 237.
Emploi subst. [Suivi d'un compl. désignant l'obj. de la ferveur] Julien était un fervent de Mithra, dont il célébrait les mystères dans son palais de Constantinople (Montherl., Bestiaires,1926, p. 513).
B.− [Correspond à ferveur B; en parlant d'une pers. ou p. méton. d'un sentiment] Qui témoigne d'une chaleur enthousiaste, d'un zèle ardent. Les haines les plus ferventes, les plus implacables, les plus perfides, me sont venues de mes très-chers frères les catholiques, dont j'ai conspué, en toute occasion, la lâcheté indicible (Bloy, Journal,1894, p. 130).Cette dame, qui aime Ronda du plus fervent amour (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 137).Ainsi, son père, fervent nationaliste comme il l'était, avait tout fait pour le dissuader de prendre les armes (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 366).
Emploi subst. Personne passionnée pour quelque chose ou pour quelqu'un. Synon. fanatique, mordu (fam.), enthousiaste.Il y avait là quelques fervents assis dans l'herbe autour d'un conférencier qui leur expliquait, avec beaucoup de feu et de finesse, l'homme selon saint Augustin (Mauriac, Journal 3,1940, p. 216).
REM.
Fervemment, adv.,rare. Avec ferveur. Elle saisit la main d'Henriette et la baise humblement, fervemment, et, la tenant toujours, se laisse glisser à genoux (Bernstein, Secret,1913, p. 38).
Prononc. et Orth. : [fε ʀvɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 « enthousiaste » (M. de France, Espurgatoire, éd. T. Atkinson Jenkins, 573); 1840 subst. (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, p. 93 : toute une classe de disciples et de fervents [d'une personne]); 2. fin du xiies. « qui a de la ferveur religieuse » (Sermons de Saint Grégoire sur Ezéchiel, 19, 12 ds T.-L.); 1855 subst. (Sand, Hist. vie, t. 3, p. 181 : les dévotes, les ferventes). Empr. au lat. fervens « bouillonnant de chaleur, échauffé », fig. « fougueux, impétueux », part. prés. de fervere « être bouillonnant, bouillir », fig. « brûler de ». Fréq. abs. littér. : 488. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 578, b) 635; xxes. : a) 784, b) 770. Bbg. Quem. DDL t. 3 (s.v. fervemment).