| FASTUEUX, EUSE, adj. A.− [Correspond à faste2, en parlant d'une pers.] Qui aime le faste. Un prince fastueux. Les papes mondains et fastueux de la Renaissance (Zola, Rome,1896, p. 156): 1. Un riche fastueux emploie en bijoux de prix, en repas somptueux, en hôtels magnifiques, en chiens, en chevaux, en maîtresses, des valeurs qui, placées productivement, auraient acheté des vêtements chauds, des mets nourrissans, des meubles commodes, à une foule de gens laborieux...
Say, Écon. pol.,1832, p. 460. − Qui se montre prodigue. Beaucoup d'Espagnols très fastueux; l'un d'eux, en une soirée, dépensa, l'autre hiver, vingt mille francs (Michelet, Journal,1835, p. 182).Sa vogue était considérable, mais il était très dépensier et même fastueux, et passait, depuis quelques mois, pour peu « solide » (L. Daudet, Médée,1935, p. 117). − Péj., vx. Qui fait étalage de ses qualités ou de ses biens. − Nous le croyons assez riche pour être moins fastueux. À qui possède de l'abondance, nous demandons du choix (Le Moniteur,t. 2, 1789, p. 41). B.− [En parlant d'une chose] Où se manifeste un grand luxe. Un bal fastueux; une cour, des dépenses, des toilettes fastueuses. Cyrille invita ses frères à distribuer au peuple ce repas fastueux, afin de le remplacer par une simple agape (Chateaubr., Martyrs,t. 3, 1810, p. 186): 2. − Pourquoi? intervint mon père. Je n'ai jamais eu de diplôme, moi. Et je mène une vie fastueuse.
− Vous aviez une certaine fortune au départ, rappela Anne.
Sagan, Bonjour tristesse,1954, p. 40. − Qui évoque une idée de luxe, de richesse. De fastueux jardins aux terrasses étagées descendaient du palais à la mer (Gide, Voy. Urien,1893, p. 34).Nous regardions avec une parfaite volupté le cabossement des mosaïques [de Saint-Marc], leurs teintes sombres et fastueuses (Barrès, Amori,1902, p. 88). − Péj. Qui s'étale avec ostentation. L'inutile et fastueuse pompe des despotes de l'Asie (Staël, Corinne, t. 1, 1807, p. 194). Prononc. et Orth. : [fastyø] (avec diérèse) ds les dict. anc. (de Fér. 1768 à Littré) ainsi que ds Lar. Lang. fr.; [fastɥø] (avec synérèse) ds DG, Passy 1914, Dub., Pt Rob. et Warn. 1968; fém. [-ø:z]. L'adj. est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1537 (Selve, Vie d'Alcibiade, éd. 1547 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 697). Empr. au b. lat. fastuosus, lat. class. fastosus « superbe, dédaigneux; magnifique ». Fréq. abs. littér. : 259. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 488, b) 206; xxes. : a) 381, b) 344. DÉR. Fastueusement, adv.a) D'une manière fastueuse. Vivre fastueusement. Habit noir, gilet blanc, sur lequel était fastueusement étalée (...) une énorme chaîne de montre (Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, 1859, p. 33).Maître Cattan (...) m'avait régalé la semaine précédente si fastueusement que j'avais dû me contenter de tasses de verveine aux repas suivants (Gide, Journal,1943, p. 178).b) Péj. D'une manière ostentatoire. Ils ont fastueusement proclamé la souveraineté du peuple, et l'ont enchaîné (Robesp., Discours,Constitution, t. 9, 1793, p. 497).− [fastyøzmɑ
̃] ou [fastɥøzmɑ
̃]. Cf. fastueux. L'adv. est admis ds Ac. 1694-1932. − 1reattest. 1558 (S. Fontaine, Histoire catholique, 31ads Fr. mod., t. 6, p. 62); de fastueux, euse, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 20. BBG. − Duch. Beauté. 1960, p. 117. |