| FASCINATEUR, TRICE, adj. A.− Qui fascine, qui exerce un attrait irrésistible par la puissance du regard. Subir l'ascendant d'un regard fascinateur. Catherine arrêta sur Charles IX le coup d'œil fascinateur de l'oiseau de proie sur sa victime (Balzac, Confid. Ruggieri,1837, p. 300): 1. L'enfant essaya de lutter, de secouer ce regard fascinateur, de rompre le charme, mais elle fut vaincue.
Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, 1859, p. 458. B.− Au fig. Qui fascine, qui attire, qui séduit. Un sourire fascinateur; une image, une voix fascinatrice. Fascinateur en avant de mon chemin, m'apparaît cet Orient lumineux et immobile où je vais m'en retourner (Loti, Reflets,1899, p. 214): 2. Écoutez : si on m'appelle Chérubin le Charmeur c'est que probablement j'ai dans la voix, dans le regard, dans l'ensemble de ma personne, quelque chose de fascinateur et de magnétique.
Ponson du Terr., Rocambole,t. 3, 1859, p. 36. − Emploi subst. Josepha la fascinatrice. Le grand fascinateur de notre âge [Chateaubriand] (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 11, 1863-69, p. 294): 3. Tu vas tomber dans ma gueule; tout y entre, car je suis le fascinateur, l'irrésistible péril, le dévorateur universel.
Flaub., Tentation,1849, p. 404. Prononc. et Orth. : [fasinatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Pour [-ss-] cf. fasciner. Le mot est admis ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1550 (Hervé Fierabras, Methode chirurgicale, LII ds Hug.), seulement au xvies.; repris au xixes. (1837, Balzac, op. cit.). Dér. du rad. de fasciner*; suff. -(at)eur2*. |