| FARIBOLE, subst. fém. Fam. Propos ou chose frivole, de peu d'importance. A.− Usuel. Propos sans consistance ou peu sérieux. Raconter des fariboles. Synon. baliverne, sornette.Je contais toute la journée des contes à mes camarades, et ils appelaient cela des fariboles (Guilbert de Pixer., Cœlina,1801, II, 1, p. 26).Il y a le couronnement d'épines mais il y a le couronnement de l'espérance qui est le couronnement des rameaux d'un arbre sans épines. Jésus-Christ, mon enfant, n'est pas venu pour nous conter des fariboles (Péguy, Porche Myst.,1911, p. 236).L'article ayant été traduit en allemand dans la Revue Rhénane, le Journal m'accusa de bourrer le crâne des Rhénans avec ces fariboles (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 157). B.− P. anal., rare 1. Objet de peu de valeur. Synon. babiole.La pièce d'or luisait entre les doigts tremblants. − Tu vois, petit?... tu l'auras, dimanche, pour t'acheter des fariboles (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 27). 2. Mimique, gesticulation amusante ou désordonnée, ridicule. Le tortillement des hanches, la langueur du sourire, la polissonnerie du regard, toutes les fariboles usitées en pareil cas (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 116).C'était prétexte à fariboles chorégraphiques et déhanchements musicaux et violentes tambourinades (Céline, Voyage,1932, p. 439). C.− Au fig., péj. Idée, courant d'idées ou institution présenté(e) comme sans fondement ou indigne d'intérêt. Teinté de surréalisme, de freudisme et d'autres fariboles, les notions de refus, de liberté, de révolte et d'absolu se mêlaient curieusement dans sa tête [du commis] et, le verbe haut, il tenait des propos à la fois révolutionnaires et graveleux (Aymé, Confort,1949, p. 117).Mes devoirs d'intellectuel, le respect de la vérité, ce sont des fariboles (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 335): C'est pourquoi notre victoire est nécessaire, pourquoi nous devons empêcher, par tous les moyens, cet enthousiasme populaire qui est en train de devenir une force d'épopée de retomber en poussière au nom de la justice et d'autres fariboles!
Malraux, Conquér.,1928, p. 82. Rem. Ce terme s'emploie le plus souvent au plur.; pourtant avec ce sens on rencontre ds la docum. qq. emplois sing. Tout le reste est de la faribole et du temps perdu (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 28). L'amour entre les mains des poètes devenait une solennelle faribole (Green, Moïra, 1950, p. 76). Prononc. et Orth. : [faʀibɔl]. Ds Ac. 1694 (au plur.)-1932. Étymol. et Hist. 1532 faribolle (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, prol., p. 4). Mot de formation prob. analogue à celle de falibourde*, dont les éléments restent à identifier, et dans lequel K. Gebhardt (Das Okzitanische Lehngut im Französischen, 1974, pp. 148-149) voit un emprunt au prov. faribolo (attesté au xviies., P. Goudelin d'apr. J.-B. Noulet, éd. des
Œuvres de P. Goudelin, Gloss.) en raison de la finale. Fréq. abs. littér. : 43. DÉR. Fariboler, verbe intrans.Faire des fariboles. Deux des plus ravissantes personnes que l'on puisse imaginer devant lesquelles dansait et faribolait une sorte de nègre bistré (L. Daudet, Qd vivait mon père,1940, p. 122).Rem. La docum. attestea) Faribolant, ante, part. prés., en emploi adj.Ceux qui me l'envoyaient [Germaine Berton]... me croyaient assez bête pour recevoir une inconnue, porteuse d'une lettre faribolante (L. Daudet, Police pol.,1934, p. 41). b) Fariboleur, adj.La première parole articulée qui se fit entendre sortait du groin désopilant et fariboleur de mon vis-à-vis (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 84).− [faʀibɔle], (je) faribole [faʀibɔl]. Aucune transcr. ds les dict. − 1reattest. 1928 (L. Daudet Maurras, p. 122); de faribole, dés. -er. BBG. − Lew. 1960, p. 49. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925] p. 331; t. 2 1972 [1925] p. 18, 133. |