| FANION, subst. masc. A.− [En tant que signe de reconnaissance] 1. Dans le domaine milit. a) Vx. Petit drapeau de serge porté en tête des bagages d'une brigade. Le fanion était de la couleur des livrées du brigadier (Bouillet1859). b) Petit drapeau d'étoffe généralement rectangulaire (plus rarement triangulaire), utilisé pour distinguer les unités qui ne possèdent ni drapeau, ni étendard comme signe distinctif des officiers généraux ou comme indicateur de certains corps ou services. Fanion de la Légion; fanion servant à l'alignement. Ce beau château Louis XIII (...) Vraie demeure princière, bien digne de porter le fanion d'un maréchal de France (A. Daudet, Contes lundi,1873, p. 12).L'homme se leva tout droit, à découvert, et d'un grand geste fou, il brandit son fanion, au-dessus de sa tête, face aux fusils (Dorgelès, Croix bois,1919, p. 50). Rem. P. méton. « la personne qui porte le fanion ». Au pas précipité des chasseurs, le fanion du bataillon d'infanterie venait de se placer à côté de l'étendard (Druon, Gdes familles, t. 1, 1948, p. 162). c) Spéc., gén. au plur., vx. Fanions de signaux ou fanions-signaux. Petits drapeaux rigides carrés ou en forme d'éventail utilisés dans le service de la télégraphie optique réglementaire. Le système de fanions-signaux et même de lanternes est desservi par le personnel des sections de première ligne (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav.,1899, p. 269). 2. Ds le domaine officiel, des relations internationales.Petit drapeau fixé à une hampe, placé sur l'aile avant gauche des voitures quand une personnalité se déplace. Fanion de ministre, du président de la République; fanion d'une ambassade. C'est une voiture découverte, avec un fanion; elle est chargée d'officiers. Dans le fond, le képi doré d'un général (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 742). − Fanion d'ambulance. Petit drapeau à croix rouge sur fond blanc placé à l'avant des ambulances. Les voitures d'ambulance sont pourvues de deux fanions l'un, tricolore, l'autre blanc avec la croix de Genève (Ac.1932). B.− [Sans valeur de reconnaissance] 1. SPORT. Petit drapeau fixé sur une hampe plantée en terre et qui jalonne une piste, un parcours, qui marque les limites d'un terrain. Une clairière pour les sports (...) les pistes étaient déjà tracées, cendrées... les fanions plantés aux quatre coins... les buts marqués... (Céline, Mort à crédit,1936, p. 297). 2. [En tant qu'élément décoratif] Flamme colorée et décorée. [Elle] saisit le faisceau des fanions légers, qui portent en or des inscriptions variées : « Vive la France! Vive la république! Vive la liberté! Vive le ministre!... » etc., en tout vingt drapeaux qu'elle distribue (Colette, Cl. école,1900, p. 288). Prononc. et Orth. : [fanjɔ
̃]. Ds Ac. 1762 puis 1878 et 1932. Étymol. et Hist. xves. [ms.] feinion « pièce d'étoffe suspendue au bout d'une lance pour servir de ralliement » (Le Roman d'Aiquin, éd. F. Joüon des Longrais, 42). Prob. issu, par contraction, de la forme pop. *fanillon, dimin. de fanon*. Fréq. abs. littér. : 34. |