| FANFRELUCHE, subst. fém. A.− Vx. Petite chose légère, sans consistance. Synon. bagatelle, rien.Une fanfreluche de coquetterie, un rien (Feuillet, Scènes et coméd.,1854, p. 128). B.− Gén. au plur. Petits ornements voyants de la toilette féminine, tels que passementeries, broderies, dentelles, nœuds, volants. Les plis, les falbalas, les ruches, Les passements, les fanfreluches (Pommier, Paris,1866, p. 374).D'invraisemblables robes à fanfreluches (Arène, J. des Figues,1870, p. 137): 1. Ici, les articles de lingerie fine, les manchettes et les cravates blanches, les fichus et les cols blancs, une variété infinie de fanfreluches légères, une mousse blanche qui s'échappait des cartons et montait en neige.
Zola, Bonh. dames,1883, p. 780. − P. ext. Petit accessoire d'ameublement, de décoration. Synon. vieilli freluche.Un énorme gland à fanfreluche, avec des queues en chenille (Loti, Japoneries,1889, p. 331): 2. De temps en temps, je pense à la cathédrale de Syracuse (...). Comme elle est fière, comme elle est brave avec ses fanfreluches baroques, ses statues gesticulantes, ses rubans, ses emblèmes!
Green, Journal,1951, p. 80. − Au fig. Ornement musical, fioriture. Le « bel canto » avec ses fioritures et ses fanfreluches (Lavignac, Mus. et musiciens,1895, p. 517). Rem. On rencontre ds la docum. a) Fanfrelucheux, euse, adj. Qui aime les fanfreluches ou traduit le goût (de quelqu'un) pour les fanfreluches. Une foule de vanités coquettes, fanfrelucheuses (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 413). b) Fanfrelucheur, euse, subst. Au fig., péj. Personne qui occupe essentiellement son esprit à des futilités. J'aime bien ce jeune homme tout franc et tout net et qui promet plus qu'un tas de fanfrelucheurs (Verlaine, Corresp., t. 3, 1891, p. 253). Prononc. et Orth. : [fɑ
̃fʀ
əlyʃ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1535 « bagatelle, ineptie » (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V. L. Saulnier, chap. 2, titre : Les Fanfreluches antidotées); 1559 « petite chose légère que le vent emporte » (Calvin, Institution chrétienne, 16 ds Littré); 1611 « petit ornement utilisé dans la toilette » (Cotgr.). Altération expressive de l'a. m. fr. fanfelue « bagatelle » (dep. 1174-78, E. de Fougères, Manières, éd. J. Kremer, 16; cf. déjà fanfeluce en 1405, Chr. de Pisan, Le livre des trois vertus ds Delb. Notes mss), du b. lat. famfalūca « bulle d'air » (v. glose ds TLL), lui-même issu, par dissimilation vocalique et assimilation consonantique, du gr. π
ο
μ
φ
ο
́
λ
υ
ξ « id. » (v. FEW t. 9, pp. 145-151). Fréq. abs. littér. : 41. |