| FAMÉLIQUE, adj. A.− [Appliqué à une pers., à un animal, à une partie du corps] Qui souffre de la faim, qui est très maigre, décharné par le manque de nourriture. Auteur, écrivain famélique; chien famélique; estomac, ventre famélique. − Je songe à votre matou (...), mais je ne le vois pas encore assez maigre et assez famélique (France, Chat maigre,1879, p. 198).Un visage d'enfant hâve et famélique (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 92): Il fait songer à un vieil acteur famélique, sans emploi; à ces épaves de la bohème qui échouent, un soir de dèche, à l'asile de nuit...
Martin du G., Notes Gide,1951, p. 1360. − Emploi subst. Personne qui souffre de la faim. Furieux de voir sa boutique luisante envahie par un groupe de faméliques, alors précisément qu'il n'avait pas un sou (Malraux, Conquér.,1928, p. 25). B.− P. ext. [Appliqué à une chose] 1. Qui traduit, exprime la faim. Un air famélique. Mes compagnons me regardaient avec des yeux faméliques (Gautier, Tra los montes,1843, p. 8). − Au fig. Une convoitise extrême, un besoin famélique de simplicité et de vérité (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 53). 2. Qui est propre à faire souffrir de la faim, qui fournit des ressources très insuffisantes. L'âpreté du chauve Apennin, cette famélique côte ligurienne (Michelet, Oiseau,1856, p. xlvi). − Au fig. À supposer que ce triste et famélique bonheur eût pu faire envie à qui que ce fût (Fromentin, Dominique,1863, p. 183). Rem. On rencontre ds la docum. faméliquement, adv. D'un air affamé, avec une très grande faim. Les souris grignotaient faméliquement quelques bouts de laine (Gautier, Fracasse, 1863, p. 8). Prononc. et Orth. : [famelik]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1457 ame famelique (Crainte amour. et beatit., Ars. 2123, fo48 vods Gdf. Compl.). Empr. au lat. class. famelicus « affamé, famélique ». Fréq. abs. littér. : 85. |