| FACÉTIEUX, EUSE, adj. A.− [Appliqué à un animé, principalement à une pers.] Qui fait ou dit des facéties, qui est naturellement ou passagèrement porté à plaisanter, à faire rire par des propos ou par des actes comiques, voire bouffons. Caractère, esprit facétieux; humeur facétieuse. Les grands et les princes ont toujours ainsi aimé avoir à leur table des fous spirituels, des parasites amusants, de facétieux conteurs (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 12, 1857, p. 45).Ces cousins facétieux dont le jeu est de tirer la nappe sans renverser les compotiers et les verres (Giraudoux, Simon,1926, p. 205): [Oscar :] − ... Ce pauvre homme est si racorni, si vieux, que vous lui donneriez quatre-vingts ans! il est sec comme un parchemin, et pour son malheur, il sent sa position...
− Il ne doit pas sentir bon, dit le facétieux père Léger.
Balzac, Début vie,1842, p. 382. − Emploi subst. Un facétieux, une facétieuse. L'aimable facétieux, avant de toucher à terre, avait exécuté un mouvement de chat lancé dans le vide (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 233). B.− Qui exprime ou traduit le caractère enjoué, spirituel d'une personne à travers ses actes, ses propos ou ses écrits. 1. [Appliqué à un trait physique] Air, regard, ton facétieux. Ses yeux narquois dont l'angle externe disparaissait dans une patte d'oie de rides facétieuses (Gautier, Fracasse,1863, p. 183).Il [Michel] (...) ramena sur sa femme un œil doré et facétieux (Colette, Duo,1934, p. 199). 2. [Appliqué à une action de l'homme et plus spéc. à ses propos ou à ses écrits] Synon. drôle, bouffon, plaisant, comique.Raconter une histoire facétieuse (Flaub., 1reÉduc. sentim.,1845, p. 125).Une verve facétieuse (cf. Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 3, 1851-62, p. 108).Échanger des propos facétieux (cf. France, Dieux ont soif,1912, p. 127).Contes joyeux ou facétieux ou même grivois (Menon, Lecotte, Village Fr.,t. 2, 1954, p. 89). − Emploi subst. masc. sing. avec valeur de neutre. Le facétieux. Ce qui distrait, amuse; aptitude à plaisanter. Synon. esprit, humour.Des mots heureux [de Mmede Girardin], imprévus, tout à fait drôles, font oublier l'absence du fond; elle a du facétieux (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 3, 1851-62, p. 403). Rem. On rencontre ds la docum. le dér. facétieuseté, subst. fém. Synon. de facétie avec une valeur iron. Mais je t'ennuie avec mon incorrigible et plate facétieuseté (Sand, Nouv. lettres voy., 1876, p. 186). Attesté ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Quillet 1965. Prononc. et Orth. : [fasesjø], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Fin xves. Apologue facecieux (G. Tardif d'apr. Delboulle ds DG). Dér. de facétie*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér. : 106. DÉR. Facétieusement, adv.D'une manière facétieuse. Il dit facétieusement : « Monsieur, que n'y mettez-vous des pistoles? » (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 345).C'est un jeu divertissant et plein d'imprévu de suivre les marches et démarches de cet esprit qui cherche à prendre ses aises et qui déchire, à chacun de ses mouvements, la tunique dont il s'est facétieusement affublé (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 244).Comiquement, avec drôlerie. Son chapeau! ... une autre fois facétieusement terrible, on croirait voir la coiffure de quelque banditto (Verlaine,
Œuvres compl.,t. 4, Mes hôp., 1891, p. 338).− [fasesjøzmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1878. − 1reattest. Fin xves. (G. Tardif d'apr. Delboulle ds DG); de facétieux, -euse*, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 2. |