Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
EXUBÉRANCE, subst. fém.
A.− [Constr. avec un compl. prép. de ou qualifié par un adj.]
1. État, caractère de ce qui est exubérant (v. ce mot A), de ce qui est surabondant et/ou se développe de façon excessive. La nature [dans un jardin] n'est pas tenue en main par l'homme qui ne peut pas grand'chose contre l'exubérance de tout ce feuillage (Green, Journal,1940, p. 16).Cette végétation à l'exubérance presque tropicale (Gracq, Beau tén.,1945, p. 74):
... les voisins prétendent encore aujourd'hui que la folle exubérance du rosier grimpant qui a fait sauter le toit et a envahi toute la maison, déchaussant les dalles de la terrasse et faisant crouler le balcon dans la ravine, lui vient de ce que les avortons du magicien ont été déversés là, à son pied, comme des eaux grasses. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 155.
2. Au fig. [Le compl. désigne un trait humain]
a) [Précédé de l'art. déf.] Caractère de ce qui est exubérant, de ce qui est d'une richesse, d'une plénitude, d'une intensité excessives. L'ardeur de son sang et (...) l'exubérance de sa vie (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 303).Il [Arnim] est resté, (...) impuissant à faire vivre plastiquement l'excessive richesse de sa matière, incapable « d'équilibrer la masse de ses connaissances et l'exubérance de ses sentiments » (Béguin, Âme romant.,1939, p. 265).
b) [Précédé de l'art. indéf.] Profusion, débordement de. Une exubérance d'idées, un débordement de paroles (Goncourt, Journal,1862, p. 1135).Avoir en soi une exubérance de facultés et sentir que l'on avorte, une excroissance de sensibilité, un excédent de sentiments, et ne savoir qu'en faire, c'est atroce! (Loti, Aziyadé,1879, p. 179).
B.− Gén. en emploi absol.
1. Vitalité, force de vie. C'est curieux, tout ce feu, toute cette exubérance, tout ce diable-au-corps, toute cette activité violente s'étaient envolés de mon individu (Goncourt, Journal,1874, p. 995).Trop de passion, d'exubérance, éclatait dans ces beaux yeux et ces lèvres si rouges (Tharaud, Ombre de la Croix,1917, p. 32).
En partic., dans le domaine de la crit. artistique.Vitalité, vigueur de style et richesse des formes. Ce n'est pas un rococo fade, mollasse, vieillot et fripé dont nous avons l'habitude en France [l'église San Mole], mais un mauvais goût robuste, plein de force, d'exubérance (Gautier, Italia,1852, p. 146).La période d'exubérance décorative du Modern style (Arts et litt., 1936, p. 1003).
Au plur. Shakespeare est trop individuel, ses beautés et ses exubérances tiennent trop à une nature originale pour que nous puissions en être complètement satisfaits (Delacroix, Journal,t. 3, 1857, p. 17).L'atténuation des exubérances de l'art italien et de l'art flamand ne se fera pas cependant du jour au lendemain (Viaux, Meuble Fr.,1962, p. 71).
2. Usuel. Comportement expansif, excessif. Parler avec exubérance. Sa jovialité d'homme évidemment gras, son exubérance méridionale amusaient (Huysmans, À rebours,1884, p. 43).Avec l'exubérance de chiens qui se flairent, ils ont échangé des bourrades, se tenant par les épaules et s'appelant « Président » (Mauriac, Journal 2,1937, p. 184).Dès sa plus tendre enfance elle manifesta, par une exubérance du meilleur aloi, la générosité de son tempérament (Audiberti, Mal court,1947, III, p. 194).
Prononc. et Orth. : [εgzybeʀ ɑ ̃:s] ou [-ε-]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1561 « développement excessif (d'une partie du corps, d'un tissu, d'un organe) » (A. Paré, Chirurgie, VIII, 25, éd. J.-F. Malgaigne, t. 2, p. 78); 1578 « abondance, débordement » exuberance de bonté (La Boderie, Harmon., p. 765 ds Gdf. Compl.); fin xviiies. emploi abs. (J.-J. Rousseau ds S. Mercier, Néol., 1801, t. 2, p. 347). Empr. au b. lat. exuberantia « abondance, débordement, excès » dér. du rad. de exuberare (v. exubérant). Fréq. abs. littér. : 125.