| EXTENSIF, IVE, adj. A.− Cour. Qui produit une extension; qui est apte à s'étendre. Force, puissance extensive (Ac.). Hénoch (...) a décrit la tendance de certaines angines scarlatineuses à déterminer des ulcérations à tendance extensive en surface et surtout en profondeur (Teissier, Duvoir dsNouv. Traité Méd.,fasc. 2, 1928, p. 39). − En partic. [En parlant d'un système agricole, d'un élevage, d'une culture de faible rendement à l'hectare] Qui s'étend sur de vastes étendues tout en occupant incomplètement le sol. Économie extensive. Le surpeuplement, initial et pour ainsi dire congénital à l'espèce humaine, (...) a le plus souvent pour cause l'insuffisance à tirer parti du sol et l'emploi de méthodes agricoles trop extensives (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 98). B.− Spécialement 1. PHILOSOPHIE a) Qui participe à la nature de l'espace, qui se laisse mesurer. Anton. intensif.C'est esquiver la difficulté que de distinguer, comme on le fait d'habitude, deux espèces de quantité, la première extensive et mesurable, la seconde intensive, qui ne comporte pas la mesure (Bergson, Essai donn. imm.,1889, p. 16). b) Qui, sans être étendu, représente l'étendue sensible. Même les sensations extensives ne sont qu'un fragment borné de l'univers (Ruyer, Esq. philos. struct.,1930, p. 226). 2. LING., PHONOL. [En parlant de l'un des deux termes d'une opposition] Qui peut seul se réaliser quand il y a un phénomène de neutralisation. Un terme d'une opposition est dit extensif quand il est non marqué (Ling.1972).GRAMM. Qui dépasse une limite ordinaire. Signification extensive d'un terme; terme pris dans un sens extensif. Rem. La docum. atteste 1. Extensivement, adv. Une qualité peut-elle se faire successivement par degrés aussi faibles qu'on voudra et extensivement par aussi petites parties qu'on voudra (Hamelin, Élém. princ. représ., 1907, p. 176). 2. Extensivité, subst. fém., philos. ,,Epist. Caractère de ce qui est étendu ou implique un certain sentiment de l'étendue : « L'extensivité des sensations »`` (A. Cuvillier, Nouv. vocab. philos., Paris, Armand Colin, 1963 [1956]). Prononc. et Orth. : [εkstɑ
̃sif], fém. [-i:v]. Cf. é-1. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. xives. attesté indirectement par le dér. extensivement (Raoul de Presles, Cité de Dieu, VII, Exp. sur le chap. III, éd. 1531 d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, pp. 148-149); 1520 (La Grande Chirurgie de Guy de Chauliac, fo125 ds Sigurs, p. 436 : douleur mordante et pongitive non extensive comme le flegmon). Empr. au b. lat. extensivus, -a, -um « capable d'extension » (au fig.) attesté en lat. médiév. comme terme méd. (humor extensivus, ca 1270 ds Latham). Fréq. abs. littér. : 45. |