| EXPROPRIER, verbe trans. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Dépouiller de la propriété d'un bien immobilier : ... après ces hauts personnages (...) venait la foule des guerriers franks (...). En temps de paix, leur principale occupation était de machiner des ruses pour exproprier leurs voisins de race Gauloise, et d'aller sur les grands chemins attaquer, à coups de lances ou d'épées, ceux dont ils voulaient se venger.
Thierry, Récits mérov.,t. 1, 1840, p. 339. − Spéc. Procéder à une expropriation pour cause d'utilité publique. Un propriétaire qu'on allait sans doute exproprier (Zola, Curée,1872, p. 546). − Au fig. Cela n'empêche pas bien des plaintes, bien des regrets de ceux qu'on expropria de leurs vieilles admirations et qu'on dérange de leurs habitudes (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 1, 1861, p. 243). Rem. Le part. passé peut être employé comme subst. exproprié, ée. Personne qui a été expropriée. Assurer aux expropriés un dédommagement égal à la valeur acquise par le bien au jour de la dépossession pour un usage inchangé de ce bien (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 230). Prononc. et Orth. : [εkspʀ
ɔpʀije], (j')exproprie [εkspʀ
ɔpʀi]. Cf. é-1. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1611 exproprié (Cotgr.); av. 1792 exproprier (Cérutti ds Boiste 1808). Dér. de approprier* par changement de préf., plutôt que formé à partir de expropriation (FEW t. 9, p. 461, note 17). Fréq. abs. littér. : 75. |