| EXIGEANT, ANTE, part. prés. et adj. I.− Part. prés. de exiger*. II.− Adjectif A.− [En parlant d'une pers.; correspond à exiger I] Qui exige beaucoup, qui a l'habitude d'exiger beaucoup. Les connaissances de voyage sont exigeantes : elles réclament de vous en tout lieu l'amitié qu'on leur a témoignée une fois par hasard (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 797).Je suis très exigeante (...). J'aime que tout soit tenu dans la perfection (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 319).V. agonique ex. 3, appartenir ex. 1 : 1. ... nous avons quarante ans (...). Nous savons de la vie, nous connaissons, nous avons éprouvé de la vie. Nous sommes plus exigeants. Il ne nous suffit plus qu'un marbre soit impeccable. (...) Nous voulons, nous devons rechercher plus avant. Plus outre.
Péguy, V.-M., comte Hugo,1910, p. 785. − [Avec un compl. prép.] ♦ [indiquant la pers. dont on exige beaucoup] Se montrer exigeant à l'égard de qqn. Il ne faut pas être trop exigeant avec les dames. Heureux qui en tire pied ou aile, autant qu'il m'en souvient (J. de Maistre, Corresp.,t. 1, 1805, p. 384). ♦ [indiquant le domaine dans lequel on exige beaucoup] Être exigeant pour, sur la propreté. Les femmes à menton gras sont exigeantes en amour (Balzac, Béatrix,1839-45, p. 98).Esprits peu exigeants en fait de preuves (Proust, Temps retr.,1922, p. 894). − P. ext. [En parlant d'un attribut phys. d'une pers.] Il [Jean] avait pris ce ton exigeant que je connaissais bien et cette expression butée qui exaspérait M. Rausch (Mauriac, Pharis.,1941, p. 110).Il a vingt-cinq ans. Brun, les yeux exigeants, une bouche sévère, direct (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 117). B.− [En parlant d'une chose, correspond à exiger II] Qui nécessite impérativement quelque chose. Les devoirs grandissent avec les nécessités, éliminent (...) cet élément de parasitisme qui fait pulluler, dans des climats moins exigeants, la mendicité et le vagabondage (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 77): 2. En donnant à cette idéation un visage temporel, (...) la Russie a fixé le rêve révolutionnaire. Le fixant, elle a mis fin à son parcours chimérique, elle l'a subordonné à d'exigeantes nécessités matérielles...
Bloch, Dest. S.,1931, p. 173. − [Avec un compl. prép. indiquant la chose qui est exigée] Une industrie exigeante de matières premières, avide de débouchés (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921p. 245). − En partic. [En parlant d'un attribut, d'une manifestation de l'esprit humain, de l'activité d'une pers.] Et ce qui est vrai de la gourmandise l'est de tous les genres de voluptés : elles deviennent plus exigeantes en s'assouvissant (Proudhon, Guerre et Paix,1861, p. 350).Ce déchirement de la foi par l'intelligence la plus exigeante, la plus tendue, poussée jusqu'au paroxysme par la volonté et l'imagination raisonneuse (Abellio, Pacifiques,1946, p. 375): 3. Et me voici, m'avançant dans la vie, à trente-quatre ans, me flétrissant dans des travaux de plus en plus exigeants, ayant déjà perdu de belles années, n'ayant rien de réel!
Balzac, Lettres Étr.,t. 1, 1850, p. 34. 4. Il est des œuvres de patience, auxquelles s'astreindraient difficilement des hommes travaillés de besoins philosophiques trop exigeants.
Renan, Avenir sc.,1890, p. 121. Prononc. et Orth. : [εgziʒ
ɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Cf. é-1. Ds Ac. dep. 1762. Fréq. abs. littér. : 767. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 847, b) 722; xxes. : a) 1 152, b) 1 459. |