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EXHUMATION, subst. fém.
A.−
1. Action de déterrer un cadavre, de le retirer de son lieu de sépulture. 2 janvier. − Démarches pour l'exhumation de mon fils André, dont les cinq ans de fosse commune vont expirer (Bloy, Journal,1901, p. 46).Il fallait attendre les délais d'exhumation pour ramener Bella à Fontranges (Giraudoux, Bella,1926, p. 219).
− P. métaph. :
On a vu, dans les villes prises par un ennemi furieux, que la rage ouvrait les tombeaux des morts. Mais ici, nous assistons à l'exhumation des vivants, au dépouillement de ces innocentes et si vulnérables créatures, pauvres chairs sans épiderme, pour qui le plus léger contact eût été déjà la douleur. Michelet, L'Insecte,1857, p. 287.
2. P. anal. Action de retirer du sol ce qui s'y trouve enfoui. Il a fallu l'exhumation de Pompéi pour nous faire soupçonner l'harmonie (...) de la décoration (Taine, Philos. art,t. 2, 1865, p. 132).
3. P. ext. Action de mettre à jour (une chose cachée). Exhumation inespérée d'une relique inestimable (Proust, Fugit.,1922, p. 546).
B.− Au fig. Action de tirer de l'oubli. Nous ne voulions voir dans Valentine que l'exhumation de quelque étude vieillie au fond d'un portefeuille (Musset, Revue des Deux-Mondes,1833, p. 607).Ces exhumations toutes provinciales de poëtes du XVIesiècle (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 4, 1863-69, p. 294).Léonard, à la fin de la période ogivale et au milieu de l'exhumation des antiques, retrouve, entre ces deux types, le grand dessein des Byzantins (Valéry, Variété (I),1924, p. 266).
Prononc. et Orth. : [εgzymasjɔ ̃]. Cf. é-1. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1690 « action de retirer un cadavre du tombeau » (Fur.). Dér. du rad. de exhumer*; suff. -(a)tion*; cf. lat. médiév. exhumatio (1290 ds Latham). Fréq. abs. littér. : 50.