| EXCEPTÉ, prép. En n'incluant pas dans un ensemble, dans une situation. Synon. hormis, sauf.A.− [Le déterminé est un syntagme nominal] 1. [En constr. dir.] Avant la Révolution, excepté les nobles et les bourgeois, tous les pères de famille regardaient leurs enfants comme leur bien (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t. 1, 1870, p. 23).M. Debas, comme Simon de Nantua, moralisait du matin au soir et faisait tout, excepté son métier (France, Pt Pierre,1918, p. 162): 1. Excepté deux ou trois peut-être, tout ce qui a conservé un nom comme publiciste, poëte, romancier (...) etc., a passé par les mains de Buloz, homme intelligent qui (...) a une grande finesse...
Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 149. 2. [En constr. prép.] Il douta de tout, excepté de Dieu (Renan, Souv. enf.,1883, p. 55).Il cessa de la tourmenter, excepté dans les moments où l'idée de rire le tenait trop fort (Zola, Terre,1887, p. 311). B.− [Le déterminé est un syntagme verbal] 1. [Le syntagme verbal est à l'inf.] a) [En constr. dir.] Non, rien, je ne veux rien! Rien, excepté l'aimer, l'adorer en silence (Sainte-Beuve, Poés.,1829, p. 44). b) [En constr. indir. (prép. à ou de)] Dans le compte qu'il [Furia] rend de ce livre, selon lui, si intéressant, qui l'a occupé six années, il a pensé à tout, excepté à le lire (Courier, Lettre à M. Renouard,1810, p. 255).Tout est facile, ô mon Dieu, à celui qui vous aime, Excepté de ne pas faire votre volonté adorable (Claudel, Otage,1911, II, 2, p. 272): 2. On peut tout inventer, excepté de faire aller une vache plus vite qu'elle ne veut. À l'autre extrême on peut tout inventer, excepté de faire La Jeune Parque en un mois.
Alain, Propos,1933, p. 1155. 2. [Le syntagme verbal est à un temps conjugué] a) [Prop. complétive introd. par que] − [Déterminant un verbe] Dis-moi tout, mendiant, excepté que la vraie vie d'Oreste est de sourire! (Giraudoux, Électre,1937, II, 1, p. 127). − [Déterminant une prop.] Maintenant vous êtes devant nous sur la croix, (...) Et tout est vraiment consommé : excepté que vous n'avez pas assez souffert (Claudel, Corona Benignitatis,1915, p. 397).Le faux dieu qui ressemble en tout au vrai, excepté qu'on ne le touche pas, empêche à jamais d'accéder au vrai (Weil, Pesanteur,1943, p. 117). b) [Prop. interr. indir.] On sait tout, pensées, paroles, actions, omissions, tout excepté combien la curiosité est ennuyeuse (E. de Guérin, Lettres,1832, p. 19). c) [Prop. cond.] Le couplet sur « les petits » réussit souvent, excepté si l'orateur est membre d'une minorité par trop faible (Renard, Journal,1903, p. 805).C'est l'hymne allemand. (...) On se lève... excepté si l'on est à bout de souffle, vaincu par la vie, ou étranger (Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, III, 4, p. 131). d) [Prop. temp.] Ses entretiens particuliers n'eurent jamais d'attrait pour moi, excepté lorsqu'il étoit question de la princesse sa sœur (Genlis, Chev. cygne,t. 2, 1795, p. 201).Les jeunes filles ne ferment jamais les yeux dans aucun pays, (...) excepté quand elles sont en quête d'un mari ou d'un titre (H. Bataille, Maman Colibri,1904, III, 4, p. 22). Fréq. abs. littér. : 1 761. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 654, b) 2 762; xxes. : a) 1 802, b) 952. Bbg. Laboriat (J.). Un Arrêté mal compris. Déf. Lang. fr. 1973, no67, pp. 16-18. |