| EXCELLENTISSIME, adj. Vieilli et fam. (parfois iron.) A.− Très excellent. 1. [En parlant d'un inanimé concr.] Qui est très apte à satisfaire et à flatter les sens. Masquez d'excellentissime crème (Gdes heures cuis. fr., L. Tendret, 1896, p. 201). 2. [En parlant d'un inanimé abstr.] a) Qui possède de très grandes qualités. Ce fier régime Me paraît excellentissime, Car elle se porte fort bien (Ponchon, Muse cabaret,1920, p. 135).Argument excellentissime (Arnoux, Rhône,1944, p. 320). b) Qui est réputé pour ses qualités. Il a été un des plus profonds Jésuites de la ville, et d'ailleurs son excellentissime cure à portée des dévotes de la ville jure pour lui (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 210). B.− [En parlant d'une pers.] 1. Emploi appellatif, vx. ,,Titre de dignité qui se donnait aux sénateurs de Venise assemblés en collège en présence du Doge. Sérénissime prince, excellentissimes seigneurs`` (Ac. 1835-1932). − P. ext. Excellentissime seigneur (...) vous allez vous endormir et manquer la comédie (Mérimée, Théâtre C. Gazul,1825, p. 14). 2. Qui possède de très grandes qualités. Si M. Verbœckhoven qui est un excellentissime correcteur, veut se donner beaucoup de peine, et il le voudra, il peut m'envoyer, la copie étant fort correcte, des premières épreuves (Hugo, Corresp.,1862, p. 396).Obtenir de l'excellentissime conseil municipal de Lucenta une augmentation de traitement (Larbaud, Jaune,1927, p. 78). Prononc. et Orth. : [εksεlɑ
̃tisim], [e-] ou [ekse-]. Cf. é-1. Finale avec [ss] ds Land. 1840. [e] à la 2esyll. ds Fér. Crit. t. 2 1787, Gattel 1841 et Nod. 1844. Cf. exceller. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Début xives. (Aimé du Mont-Cassin, Ystoire de li Normant, éd. V. de Bartholomaeis, p. 235 : lo duc excellentissime), attest. isolée; 1540 (B. de la Grise, trad. de Guevara, l'Orloge des princes, I, 10 ds Hug. : deux princes excellentissimes). Empr. à l'ital. eccelentissimo, attesté comme titre honorifique attribué aux princes, grands seigneurs, etc. dep. début xives. (Fr. da Barberino ds Batt.), proprement superl. de eccelente (excellent*). Dans le texte de 1540 cité supra, l'esp. excelentísimo a servi d'intermédiaire. Fréq. abs. littér. : 6. Bbg. Hope 1971, p. 149, 193. |