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EXAMEN, subst. masc.
A.− [L'action se fait par l'intermédiaire du regard et/ou du toucher] Action de regarder minutieusement, d'observer avec attention.
1. [En parlant de choses gén. concr.]
a) Observation détaillée pour apprendre, connaître mieux, vérifier, trouver quelque chose. Duroy recommençait tout seul l'examen des toiles comme s'il ne se fût pas lassé de les admirer (Maupass., Bel-Ami,1885, p. 134).Il acheta le journal, (...) une première inspection rapide ne lui montra pas ce qu'il cherchait. Il reprit son examen plus lentement (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 212):
1. ... le plus expert des histologistes serait bien empêché, sur l'examen microscopique d'un tissu, d'assigner un âge approximatif à l'organisme dont il provient. J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 115.
SYNT. Examen approfondi, attentif, complet, détaillé, minutieux, méthodique, rigoureux, sérieux, sommaire; faire, pratiquer l'examen de, procéder à l'examen de; examen au microscope, aux rayons X.
Au premier examen. Sans approfondir l'observation. Au premier examen, la distance de cette maison à la vôtre, l'épaisseur du taillis, ne lui auraient pas permis de se faire entendre (Bernanos, Crime,1935, p. 767).
b) En partic.
Examen de papiers, de documents. Lecture attentive et réfléchie pour découvrir quelque chose. Tous deux, dans le plus complet silence, se mettent à l'œuvre. L'examen des papiers continue et marche rapidement; on brûle à mesure (Sand, Hist. vie,t. 1, 1855, p. 76).
Examen de comptes. Lecture attentive pour vérification. La commission chargée de l'examen des comptes (Maine de Biran, Journal,1818, p. 116).
c) P. ext. Analyse d'une substance. Examen chimique; examen d'urines, de sang; examen de laboratoire. La Cilpo, le prétendu laboratoire où se font les prétendus examens de ces laits pasteurisés et oxygénés qui, peut-être, ne sont que de prétendus laits (Duhamel, Journ. Salav.,1927, p. 71).
2. [En parlant d'une pers.]
a) Action de regarder quelqu'un d'une manière attentive, critique, pour se faire une opinion à son sujet. Elle lui fit subir ce rapide examen qui suffit à la femme pour juger un homme physiquement et presque moralement (Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, 1859, p. 360).Les deux femmes avaient échangé un regard profond, un de ces examens d'une seconde, complets et définitifs (Zola, Nana,1880, p. 1251):
2. ... fixant d'abord les yeux sur les pieds de Joseph, elle fit monter un regard désapprobateur jusqu'au visage du jeune homme (...). David subit le même examen... Green, Moïra,1950, p. 196.
b) Spéc., MÉD. Ensemble d'observations faites par divers moyens (auscultation, palpation, radiographie, analyses, etc.) qui fournissent des indications sur l'état de santé d'une personne. Examen médical, clinique; examen de santé; examen cardio-vasculaire, rectal, radiologique. La table d'examen avait un air d'instrument de torture passé au ripolin blanc (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 40).Lorsque le médecin eut fini son examen et qu'il se releva, je compris à son regard que Pujolhac était perdu (Abellio, Pacifiques,1946, p. 339).V. complet ex. 4.
Examen prénuptial. Examen radiologique, sérologique effectué par un médecin, un laboratoire agréé, en vue de la délivrance d'un certificat prénuptial (cf. Méd. Biol. t. 2 1971). Examen prénatal, post-natal. Examen médical de la femme durant et après la grossesse. Examen légal, post-mortem. (Quasi-)synon. autopsie.
B.− [L'action est du domaine de la pensée, de la réflexion]
1. [En parlant de choses gén. abstr.]
a) Action d'étudier quelque chose, de réfléchir à quelque chose, de peser les éléments d'un problème, d'un fait, pour apprendre, comprendre ou agir au mieux. Le pape résolut de mettre la plus grande sévérité dans l'examen de ces miracles (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 298).Quand vous aurez fini de faire du paradoxe, le tribunal passera à l'examen de la cause (Courteline, Article 330,1900, p. 262):
3. Dans le présent livre, notre champ d'examen a l'avantage d'être bien délimité. Nous voulons examiner, en effet, des images bien simples, les images de l'espace heureux. Bachelard, Poét. espace,1957, p. 17.
SYNT. Examen critique, impartial; examen des motifs, des possibilités, d'un problème, d'une thèse, d'une situation; porter son examen sur (qqc.), réserver (une question) pour plus ample examen, soumettre (une question) à un examen; être digne d'examen, mériter (l')examen; après mûr examen; faculté, esprit d'examen.
À l'examen. À la réflexion :
4. ... il faudra dans la dernière partie sur la pédérastie traiter en fonction de Gide le problème du diable. D'abord, j'y répugnais quelque peu d'instinct, puis à l'examen je me rends compte que cette répugnance est ici d'autant moins justifiée que Gide introduit lui-même le problème à tout bout de champ... Du Bos, Journal,1927, p. 353.
Sans examen. Sans approfondir la question. Ce qui me dégoûte dans la haine, c'est sa grossièreté : elle accueille n'importe quel bruit, se nourrit de tout, sans examen, sans discernement (Montherl., Malatesta,1946, III, 5, p. 503).
(Ne pas) résister à l'examen; soutenir, supporter l'examen. (Perdre) ne pas perdre toute valeur, tout crédit après une étude, une analyse soigneuse. Tu as totalement perdu la tête! tu as cédé à un enfantillage qui ne supporte pas une minute l'examen! (Martin du G., Thib.,Été 1914, 1936, p. 602).
En partic. [En parlant d'une œuvre, d'un artiste, d'un auteur] Étude en détail pour mieux connaître, mieux comprendre. La composition qu'il n'avait apprise que par l'examen des œuvres et par sa propre réflexion [Bach] (Pirro, J. S. Bach,1919, p. 31).Je suppose donc que Richelieu ait déféré à l'Académie l'examen grammatical et linguistique du « Socrate chrestien » (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 494).
Spéc. Examen (de censure). Lecture critique, appréciation de la valeur d'un ouvrage en vue de son édition, de l'attribution d'un prix, d'une pièce en vue de sa représentation. J'ai lu votre travail, monsieur; je ne doute pas que le talent avec lequel il est écrit, la profondeur avec laquelle il est pensé, ne fassent sur le comité d'examen une favorable impression (Lamart., Corresp.,1834, p. 34).Je consentirai à la reprise de mes pièces à la condition « qu'elles ne subiront pas un nouvel examen de censure », que pas un vers n'en sera retranché par le gouvernement actuel (Hugo, Corresp.,1867, p. 16).
P. ext. Examen du prix (d'une marchandise). Calcul du prix au plus juste en fonction de certains faits. Grâce à un nouvel examen de mes prix, qui étaient déjà très étudiés, je puis fournir à raison de 0 Fr. 93 l'unité (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 155).
P. méton., vx. Faculté de l'esprit qui sait examiner, réfléchir. L'abbé Niollant communiqua sa hardiesse d'examen et sa facilité de jugement à son élève (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 41):
5. Un soldat devrait-il, sur l'ordre de son caporal ivre, tirer un coup de fusil sur son capitaine? Il doit donc distinguer si son caporal est ivre ou non; il doit réfléchir que le capitaine est une autorité supérieure au caporal. Voilà de l'intelligence et de l'examen requis dans le soldat. Constant, Princ. pol.,1815, p. 91.
b) Spéc., dans les expr. esprit d'examen, droit d'examen, libre examen et (absol.) examen. Fait de mettre en question, en les soumettant au contrôle de la raison, des principes admis généralement comme vrais, particulièrement en matière de religion. Il [le christianisme] craignait cet esprit d'examen et de doute, cette confiance en sa propre raison, fléau de toutes les croyances religieuses (Condorcet, Esq. tabl. hist.,1794, p. 84).Tout comme celle au catholicisme, la conversion au communisme implique une abdication du libre examen, une soumission à un dogme (Gide, Journal,1933, p. 1175):
6. Rome redoute, avant tout, l'esprit d'examen qui peut conduire au protestantisme; aussi l'art de penser y a-t-il toujours été découragé et au besoin persécuté. Stendhal, Prom. ds Rome,t. 1, 1829, p. 11.
2. [En parlant d'une pers., d'une faculté, d'un attribut de la pers.]
a) [L'acte porte sur le suj.] Analyse de ses pensées, de ses sentiments, de ses facultés pour mieux se connaître, de ses actes pour en découvrir les mobiles. À l'effervescence (...) succéda un grand calme, je veux dire un moment de sang-froid et d'examen singulièrement lucide (Fromentin, Dominique,1863, p. 248).La première conclusion de l'impitoyable examen de lui-même auquel il se livra (...) fut qu'il était complètement ignorant (Maurois, Disraëli,1927, p. 25).
RELIG. CHRÉT. Examen de conscience (cf. conscience II D 2).Chez quiconque a le souci d'un perfectionnement moral, l'examen de conscience est un besoin (Coppée, Bonne souffr.,1898, p. 183).Son cahier d'examens de conscience n'était pas à jour. D'ici lundi soir, il lui faudrait donc découvrir quatre ou cinq péchés dont elle pût faire état dans son cahier (Aymé, Jument,1933, p. 122).
Examen général. Examen de conscience portant sur toutes les actions accomplies (cf. Foi t. 1, 1968).
Examen particulier. Portant sur un seul point de la vie spirituelle qui a besoin d'être amélioré (Foi, t. 1, 1968). Cet « examen particulier » (...) a donc pour but de nous faire atteindre deux résultats : l'extirpation de tel défaut, l'acquisition de telle vertu (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 3, 1921, p. 392).
P. anal. Des républicains (...) commençaient de faire leur examen de conscience politique (Aymé, Jument,1933, p. 220).
b) [L'acte porte sur une autre pers.] Étude des qualités, des facultés, des capacités d'une personne par l'observation de son comportement, au moyen d'un interrogatoire, de tests, etc. Examen mental, psychologique. L'examen de la paresse met en œuvre un partenaire imaginaire (Mounier, Traité caract.,1946, p. 18):
7. Selon le degré d'évolution du sujet, la psychotechnique recourt à des moyens techniques : exercices d'habileté manuelle, de réflexes, de comportement, de mémoire, exercice plus intellectuels de compréhension, de jugement, etc... c'est l'examen psychotechnique. Pages documentaires, 1948-49, no2, p. 144.
En partic. Évaluation, contrôle des aptitudes d'une personne à entrer dans une école, à obtenir un diplôme, un titre, à exercer une fonction, au moyen d'épreuves appropriées; épreuve ou ensemble d'épreuves servant à ce contrôle. Examen d'un élève, des candidats, examen d'aptitude. V. agricole ex. 18.J'ai été à 11 heures à l'École normale pour assister à un 2eexamen des élèves sur la morale (Maine de Biran, Journal,1817, p. 38).P. méton. Les examens approchaient et les candidats, dès qu'ils avaient une minute, ouvraient un livre (Mauriac, Myst. Frontenac,1933, p. 80).
SYNT. a) Examen écrit, oral, examen blanc, examen probatoire; b) examen d'admission, d'embauche, d'entrée, de sortie (d'une école), de passage, de fin d'études; examen du certificat d'études, du brevet, du baccalauréat, de la licence; examen de docteur, d'instituteur, de pilote; examen de droit, de grec, d'histoire, de mathématique; de catéchisme, de danse. c) Matière, programme, question, sujet, épreuves d'(un) examen, session d'examen; commission, jury d'examen; salle d'examen; boite à examen(s) (fam.); préparation, résultat d'un examen. d) Bûcher (fam.), préparer, travailler, passer un (ses) examen(s); se présenter à un examen, être admis, reçu refusé, collé à un examen; échouer à l'examen, se faire refuser à un examen, manquer un examen.
Prononc. et Orth. : [εgzamε ̃] ou [e-]. Cf. é-1. Nod. 1844 et Passy 1914 admettent en outre, pour la finale, l'anc. prononc. lat. [-mεn]. D'apr. Littré cette prononc. est affectée. Elle est cependant la seule prononc. ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 2 1787, Gattel 1841; cf. aussi ds Ac. 1762, alors que dans les éd. suiv. la prononc. lat. fait simplement l'objet d'une rem. : ,,plusieurs font sentir l'n finale comme en latin``, les éd. de 1694-1740 ne faisant aucune allusion à la prononc. La prononc. lat. était restée en vigueur dans le Midi jusqu'à la 2emoitié du xixes. (cf. Lesaint et Vogel, Traité... 3eéd., 1890 d'apr. Buben 1935, § 103). Comparer examen, dont la finale s'est francisée, avec les mots du type abdomen, amen, lichen, pollen, etc. Étymol. et Hist. 1337-39 derain examen « jugement dernier » (Le Tombel de la chartrose, ms. d'Avranches ds Littré); 1372 « action d'examiner, d'étudier minutieusement » (Cart. de Flines, II, 653, Hautcœur ds Delb. Notes mss); 1485 « épreuve à laquelle est soumis un candidat » (Ordonn. févr. ds Littré). Empr. au lat. class. examen (de exigere, avec ex- « hors de » et agere, proprement « pousser hors de, chasser » [v. essaim < examen]; « faire sortir » d'où « exiger » (v. ce mot); ex- exprimant l'achèvement d'où « mener à terme, achever », spéc. « achever une pesée, peser exactement ») au sens de « aiguille de balance », d'où « contrôle, examen ». Fréq. abs. littér. : 2 930. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 704, b) 3 119; xxes. : a) 3 724, b) 4 535. Bbg. Clément (R.). Suite des termes ou expr. à substituer à des mots étr. ou barbares. Déf. Lang. fr. 1970, no55, p. 37. − Feugère (F.). En marge de l'exposition Charles V. Déf. Lang. fr. 1968, no45, p. 27; La Première Renaissance et notre vocab., d'Oresme à Christine de Pisan. Déf. Lang. fr. 1970, no51, p. 14. − Pamart (P.). Attention! route glissante. Vie Lang. 1968, pp. 289-293.