| ESTAFIER, subst. masc. A.− Domestique armé, en livrée, chargé de porter le manteau et les armes de son maître, de lui tenir l'étrier; p. ext. laquais de haute société, faisant fonction de garde du corps. J'étais hier soir si éreinté que j'ai lâché ma princesse; aussi, croyant que j'étais malade, vient-elle tout à l'heure de m'envoyer un estafier avec un billet (...). Ledit commissionnaire est surchargé de médailles militaires et très grand (Flaub., Corresp.,1868, p. 360). − Péj. Spadassin. Quant au rival, s'il le gênait trop, il le supprimerait au moyen de quelques estafiers ou coupe-jarrets à gages (Gautier, Fracasse,1863, p. 203).Le tyran a fait abattre par ses estafiers la tête du héros (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 430). ♦ Arg., vx. Agent de la police secrète. [Madame Becvot] est impitoyablement installée dans le carrosse, entre les deux Becvot, en face des deux estafiers (Vidocq, Mém.,t. 4, 1828-29, p. 53).,,Souteneur de mauvais lieux`` (Ac. 1835, 1878). B.− [En Italie. ] Laquais en livrée au service d'un cardinal, d'un pape ou d'un grand seigneur. Le pape sort de Saint-Pierre, porté par ses estafiers sur un immense brancard (Stendhal, Rome, Naples et Flor.,1817, p. 68).Le neveu de Sa Sainteté passant avec dix-neuf estafiers (Nerval, Filles feu,Angélique, 1854, p. 549). Prononc. et Orth. : [εstafje]. Ds Ac. 1694-1762 avec 2 f (cf. aussi ds Gattel 1841). Ds Ac. 1798-1932 avec 1 f. Étymol. et Hist. 1476 staffier « valet à pied, armé, qui portait le manteau du maître et lui tenait l'étrier » (J. Molinet, Chroniques, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t. 1, p. 160); 1549 estaffier (Rabelais, La Sciomachie ds
Œuvres, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 400). Empr. à l'ital. staffiere « id. », attesté dep. le xves. (L. Pulci ds Tomm.-Bell.), dér. de staffȧ
« étrier » (v. estafette). Fréq. abs. littér. : 35. Bbg. Hope 1971, p. 192. |