| ESSIEU, subst. masc. Pièce placée transversalement sous un véhicule, supportant une partie ou la totalité de son poids et dont les extrémités ou fusées entrent dans le moyeu des roues. Essieu bien graissé; casser un essieu. Enfin, Gustave Dellion poussant sa canne entre les rayons d'une roue : − Voyez-vous, Bonmont? la direction se fait par un essieu brisé (France, Anneau améth.,1899, p. 271).Dans la lumière rare du matin d'hiver, à grand bruit de tôles et d'essieux, le véhicule roulait, tanguait, avançait à peine (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1557).SYNT. Essieu de bois, de métal; essieu qui grince; essieu faussé; essieu d'une charrette, d'une voiture, d'une locomotive, d'un canon. ♦ Spéc. AUTOMOB. Essieu avant, arrière. CH. DE FER. Essieux directeurs, moteurs, porteurs d'une locomotive. ♦ P. métaph. Axe. Essieu de la terre, du monde, des sphères célestes, des pôles. Le grand essieu de cristal sur lequel roule harmonieusement l'univers (Chateaubr., Fragm. Génie,1800, p. 228). − P. ext. ,,Axe d'une roue de poulie`` (Ac. 1932). Prononc. et Orth. : [esjø]. Prononc. [εs-] ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 2 1787, Land. 1834, Littré, DG, et à titre de var. ds Barbeau-Rodhe 1930 et ds Warn. 1968. Cf. essai. Ds Ac. 1694-1932; 1694-1740 renvoient à aissieu graph. étymologique. Étymol. et Hist. Fin xiiies. aissieu (Guiart, Bible, Trois liv. des R., XIX ds Gdf. Compl.); 1435 essieux (Felix, Inventaire de Pierre Sureau, p. 51 ds IGLF). Aissieu, essieu, forme dial prob. pic. (refaite sur le plur. aissieus, Gossen, § 20; Fouché, p. 316) de aissil (xiiies. ds Tailliar, p. 460 : aisil), du lat. vulg. *axīle, dér. du class. axis « axe, essieu ». Axis, gêné par son homon. avec assis > ais* a été supplanté par des dér. divers *axīlis, axālis (cf. ital. sala, REW3, no840), *axiolum (a. fr. essues, ca 1140, Pèlerinage Charlemagne, éd. P. Aebischer, 285) et *axellum (a. fr. aissel, ca 1170, Rois, III, VII, 30-32, p. 12). Fréq. abs. littér. : 195. |