| ESCROQUERIE, subst. fém. Action d'escroquer, acte consistant à escroquer. Une véritable escroquerie; tentative d'escroquerie; commettre une escroquerie. L'ex-comte De Genlis, plus connu par ses escroqueries au jeu que par son affectation à singer le patriote (Marat, Pamphlets,Marat, l'ami du peuple, 1792, p. 310):On prétendait qu'il possédait un plan d'escroquerie magnifique pour faire sa fortune en deux ans... Mais il n'aurait jamais le temps de le réaliser son plan, même s'il s'appliquait à frauder la Compagnie jour et nuit.
Céline, Voyage,1932, p. 167. − P. méton. Entreprise frauduleuse conçue en vue de commettre une escroquerie. La société était une escroquerie. Les actionnaires ont porté plainte (Montherl., Celles qu'on prend,1950, III, 4, p. 824). − Spéc., DR. Délit consistant à s'approprier un bien d'autrui par des moyens frauduleux. Condamné pour escroquerie; plainte en escroquerie. Ses affaires de terrains du bois de Boulogne, − pour lesquelles, dit-on, il est attaqué, à l'heure qu'il est, en escroquerie (Goncourt, Journal,1862, p. 1045). − Au fig. [Avec un déterminant] Obtention (de quelque chose) par tromperie. M. Baslèvre ne soupçonna pas une seconde la vraie cause de sa haine : simplement il croyait s'indigner d'une escroquerie sentimentale dont Claire était victime (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p. 186).[La vanité] est l'enflure d'une impuissance : ses succès ne sont pas un abus de pouvoir, mais une légère escroquerie psychologique (Mounier, Traité caract.,1946, p. 488). Prononc. et Orth. : [εskʀ
ɔkʀi]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1660 excroquerie (Scarron, Baronéide, II, 2, 68 sqq., Didier ds Quem. DDL t. 1); 1690 escroquerie (Fur.). Dér. du rad. de escroquer*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér. : 93. |